Eden Andrews, une jeune fille au passé troublant à un seul but dans la vie. Celui de s'éloigner des fantômes de son passé.
Sa vie changera diamétralement lorsque Eden emménagera à Boston pour suivre des cours dans sa célèbre université. Elle conna...
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La fille que je regarde dans le miroir, dressé juste à côté de mon bureau rempli de notes de cours,de bouquins et du matériel que j'utilise pour faire des photos, dans ma petite chambre d'étudiante, n'est pas la fille que je désire voir. Mes yeux sont cernés par le manque de sommeil. J'ai l'habitude. Des insomnies, j'en ai depuis tellement d'années, mais pour je ne sais quelle raison, depuis quelque temps,c'est encore pire.
Avoir des insomnies est beaucoup plus compliqué à gérer que l'on ne le pense. Les insomnies déclenchent un grand nombre de conséquences sur la vie quotidienne. Notamment, une fatigue importante, des troubles de l'attention et de la mémoire, des maux de tête, des angoisses et j'en passe. Je dois faire avec. Ce n'est pas comme si elles allaient disparaître par magie.
Je tiens du bout des doigts ma petite robe noire. Sa longueur est raisonnable, elle m'arrive juste au-dessus des genoux. Seulement, la seule chose que je vois malgré les efforts que je fournis, c'est encore une petite fille perdue et sans défense. Dégoûtée par mon reflet, je me vautre sur le sol en parquet. Je fais revenir mes genoux contre ma poitrine et cache mon visage. Je déteste me regarder. Cette fille ne peut pas être moi, c'est impossible. Je suis prisonnière dans une enveloppe charnelle qui ne m'appartient pas. Enfin, plutôt, qui ne m'appartient plus. Je ne suis plus éclatante, je suis infectée. Je ne sais absolument pas d'où me vient ce dégoût de moi-même.
La musique Paradise de Coldplay retentit subitement et je prends peur. Je constate que ce n'est que la sonnerie de mon portable.
Espèce d'idiote, il faut que tu arrêtes d'avoir peur et que tu affrontes la réalité, la vie.
J'accapare mon téléphone et fait glisser mon doigt sur l'écran pour répondre à l'appel. April me prévient qu'elle est devant la résidence. Sans me laisser le temps de lui répondre, elle raccroche. Il faut qu'elle arrête de faire cela. Ce n'est pas très poli.
J'essaye d'imaginer ce qu'il va certainement se passer là-bas. Me retrouver entourée du groupe «Prejudice », d'autres étudiants bourrés, mais surtout de Jake ne présage pas de bonnes choses.
...
Après une demi-heure de route dans la Ford Capri rouge d'April, nous tournons dans une petite ruelle qui semble tout droit sortie d'un film d'horreur. Comme si elle comprenait ce que je pense, la chanson culte du film Halloween passe dans sa playlist.
— Tu l'as fait exprès, j'espère ? Dis-je sous un ton sarcastique.
Son regard enjoué répond à ma question. Elle l'a vraiment fait exprès. Nous sommes presque à Halloween, mais tout de même. Je déteste ce film. Mon frère m'obligeait à regarder la saga entière avec lui quand nous étions plus jeunes. Il me disait à chaque fois: «Tu peux arrêter de te cacher les yeux, ne t'inquiètes pas, on ne voit pas le tueur. » Et bien entendu, quand je les ouvrais, le tueur était à l'écran, la tête recouverte d'un masque qui me faisait monstrueusement peur.
