Chapitre 11 : résistance

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~Eden~

Ce soir, je suis encore une fois invitée à une soirée étudiante

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Ce soir, je suis encore une fois invitée à une soirée étudiante. Je savais qu'April voudrait que j'y aille. Elle estime que nous ne passons pas assez de temps ensemble. Il est vrai que depuis la frayeur que Monsieur l'abruti m'a administrée la semaine dernière, j'étais dans  un rituel plutôt routinier: me lever, aller en cours, revenir dans ma chambre, étudier, lire et puis enfin dormir.

Quelques fois, je vais me promener dans les rues de Boston. Surtout dans le parc à quelques kilomètres du campus. Son nom est le Boston Common. Quand je vais dans ce parc, j'ai l'impression de revivre.  Cet espace vert est une vraie trésorerie. Avec son kiosque rouge et blanc, ses carrousels ou les enfants peuvent s'amuser et les terrasses qui permettent a la population qui s'y promène de faire une pause dans leur promenade et de boire un petit verre, il est impossible de ne pas s'y plaire.  Je prends, la plupart du temps, un livre avec moi. Être installée dans le magnifique kiosque du parc en lisant un bouquin est magique. Je plonge dans un autre univers. Un univers où je n'ai aucun problème et où mon état moral n'est pas perturbant, inquiétant.

En effet, depuis ce troisième fameux cauchemar, mes insomnies se sont intensifiées. Je ne pensais pas que l'on pouvait manquer de sommeil à ce point. Bien évidemment, ma déficience en matière de sommeil se remarque. J'ai toujours l'air dans la lune, je suis inattentive (sauf quand je lis). Et ne parlons même pas de mon physique. Je me sens constamment dans un état de faiblesse excessive et les poches, en dessous de mes yeux, qui étaient, avant, presque invisibles, se sont transformées en cernes pourvus de cercles noirs. Je ressemble à un Panda.

Aujourd'hui, April ne viendra pas me chercher dans ma chambre universitaire. J'irai à pied à la fête. Je veux affronter ma peur du noir. Marcher la nuit m'effraye fortement. J'ai toujours l'impression que quelqu'un m'observe ou me suit. C'est très simple, j'associe le noir au danger.

Je me lave et me prépare pour la fête qui aura lieu à la fraternité Capa. Je déteste les fraternités. Mais, April m'a supplié d'y aller et je suis faible. En conséquence, j'ai dit oui.

A l'occasion de cette fiesta, j'ai opté, cette fois-ci pour un t-shirt blanc, une Jean noir et la seule paire de Doc Martens que je possède. Rien de plus simple. En ce qui concerne le maquillage, j'ai appliqué un trait d'eye-liner qui me fait des yeux de chat et bien sûr, je n'ai pas oublié de mettre une tonne de correcteur de teint sur mes gros cercles noirs mélangés à du rouge et du bleu. Mes yeux ressemblent à une mauvaise œuvre d'art. Je prends mon sac, n'oublie pas mes clés et je pars pour la fête.

Heureusement que le lieu de célébration se trouve à seulement quinze minutes de ma chambre. Pendant tout le trajet, je n'ai fait que resserrer mon sac contre moi, en signe de protection et je n'ai pas arrêté de me retourner tous les cent mètres.

J'arrive devant la maison de fraternité et aperçois des gens déjà bourrés sur les escaliers de la façade extérieur. Je les ignore et entre dans la demeure.  À l'intérieur, les gens transpirent, dansent, boivent à tue tête. J'ai reçu un message d'April me disant que le groupe était dans un salon au deuxième étage. Je décide donc de les rejoindre étant donné que je ne connais que eux. Je pourrais essayer de me fondre dans la masse et aller danser avec les autres, mais je ne suis pas comme ça. Je n'ai pas d'amis. Je ne considère même pas le groupe avec lequel je reste comme des amis. À part peut-être April. Après tout, elle a été gentille avec moi depuis le début et j'ai confiance en elle.

Black Attraction, Tome 1.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant