Ma chambre est vide. Je voudrais retourner dans l'ancienne. Mon étagère me manque, j'y avais déposé mes objets, mes dessins. La rivière me manque. Elle courait si vite, modélisait le paysage, conditionnait l'homme. Les arbres fins égarés parmi les plus robustes, les roches baignant dans les eaux parfois tumultueuses, et l'herbe chaude. Chauffée par le soleil, pourtant si verte, comme indestructible, invincible. Même les machines rasant leurs surfaces n'étaient efficaces seulement sur courte durée. Elle repoussait sans cesse, incontrôlable, impétueuse. Comme June. Ses cheveux roux tombent gracieusement sur son dos. Comme la rivière le fait dans son lit. Ses mains si frêles, s'apparentent à des brindilles. Vous savez, les brindilles vertes, celles qui sont difficiles à briser sans les tordre. Implacables. Inflexibles. Comme June. June est comme la nature. Je suis persuadé que dans le temps, elle était un ours. Elle en a gardé la force. Et encore avant, elle aurait été une fleur. Elle en a gardé la beauté. Et maintenant elle est humaine. Humaine avec la furtivité d'un spectre. June est tellement de chose, et pourtant elle n'est rien. June est si intéressante. Plus que la nature. Parce que June est la nature, le Monde. June est incompréhensible. Insatiable.
Je laisse son image dévorer mes pensées. Ronger mon être. Qu'elle prenne possession de moi. Peut-être qu'ainsi elle arrivera plus vite.
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Censure mon être
Teen FictionBienvenue à Skoltin Vik, Glenn est stoïque, dans cet hôpital, sa cellule l'opresse. Un bureau dépourvu d'ornements, un lit simple et des murs blancs. Il attend. La folie, la folie, la folie, la folie. Est ce la seule chose qui le définie ? Il l'aim...