11. Chaire June

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Elle aime m'étendre parler. Jamais encore elle ne m'avait dévoilé autant sa pensée. Je la sens heureuse, légèrement changée. Comme notre environnement. Elle m'avait tant manqué. Je savais qu'elle allait venir, elle trouve toujours le moyen d'être avec moi. June est un boomerang. Avant, le soir dans ma chambre, elle rentrait par la fenêtre, et elle restait toute la nuit à me regarder ou à parler, mais elle préfère observer plutôt que prononcer des mots. Ma chambre me manque.
Je vais prouver à tout le monde que je ne suis pas fou. Que les seuls problèmes que j'ai, c'est ceux qu'ils m'inventent. Je prouverais pour pouvoir partir. Prouver sans parler. Je pars du principe que plus on parle, plus on est vulnérable. Et puis parler c'est perdre du temps. On peut parler beaucoup plus sans prononcer un seul mot, les gestes ou les regards sont redoutables. Ceux de June sont aussi clairs que l'eau de roche. On économise le temps et de l'énergie.
De plus, le bruit c'est fatiguant. Ça pollue et dégrade la qualité auditive.
Penser c'est rassurant. Quand on pense on est en vie. Alors je pense à June. Et je suis sûr qu'elle pense à moi. Elle respire, sourit, pense, donc elle vit.

Sa présence dans l'hôpital me rassure. Je sortirais plus vite. Je m'enfuirais avec elle, au « Nowhere Land ». Elle m'a raconté la légende de cet endroit. Elle veut que l'on y habite. Alors je l'y emmènerais.
- Promis.

Censure mon êtreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant