21. Vénéneuse

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Je ne comprends plus. June n'est pas elle même. C'est la seule possibilité. La véritable June est celle de mon rêve. La June de l'hôpital est aussi la June réelle. June June June June. Pourquoi toujours penser à toi ? Penses tu à moi ? Aussi souvent que je le fais ?
Elle me croit fou. Elle me croit fou...
Non. Elle tente de me persuader que c'est ce qu'elle croit, mais elle n'y croit pas. Elle veut juste me convaincre de rester un peu plus longtemps, parce qu'elle aime beaucoup notre aventure.
Si c'est ce qu'elle souhaite, je peux attendre encore un peu.
- J'ai faim d'ombre.
- L'ombre ne se mange pas.
- Si. Elle m'enrichit.
- Elle te dévore.
- Elle m'adore.
- Elle t'endort.
- Je peux me réveiller.
- Pas sans aide.
- Je n'ai pas besoin d'aide.
- En es tu sûr ?
- J'en doute fort.
- Doutes tu de ta conviction ?
- Je doute de toi.
- Je ne suis que l'ombre.
- Il est facile de se méprendre.
- Tu ne te trompes pas d'ordinaire.
- J'ai raison.
- Puis-je te faire douter ?
- Tu échoues souvent.
- Exception peut être faite.
- Nullement.
- Partez.
Je converse. Avec l'ombre. Avec quelqu'un ? Avec moi. Avec mes couleurs.
Et s'il était temps de s'enfuir au Nowhere Land ? Je devrais lui en parler, elle sera enfin heureuse de partir.

Je cours de la chambre, j'évite les gens du couloir, je cours, si vite, je la cherche. À cette heure ci elle doit être dans une des salles d'activités. Partons, June. Partons.

Censure mon êtreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant