13. L'ange désiré

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L'activité n'est pas interessante. Mais sa présence atténue mon exaspération. Ses doux regards effleurent ma peau, sur laquelle se dresse ma chaire, formant de petites boules.
Le monde m'observe, sûrement indigné par ma présence. Je crois que le monde ne veut pas de moi.

- Allons déjeuner.
Une masse s'échappe de la grande salle, tandis que je reste stoïque. June s'approche de moi.
- Tu ne viens pas ?
- Je t'attendais.
Elle sourit tendrement et avance. Je la suis à la trace. J'hume son odeur qui s'échappe de sa marche. Délicate, raffinée, enivrante. Elle traverse l'établissement, avec une assurance qui m'obnubile.

En rentrant dans le réfectoire, je m'assoies à la place que l'on m'a réservé. Mon regard ne quitte pas le corps de l'ange au parfum hypnotisant. Elle va s'assoir au bout de ma table, si loin de moi. Me laissant seul avec l'être bleu et le vieux grognon.
- Glenn ! Alors comment tu as trouvé l'activité ?
Je regarde June manger. Ses jolies lèvres bougent lentement, sa mâchoire se contracte puis se détend. Son cou si fin est en proie aux rayons de soleil. Tant de grâce.
- Tu sais, avec Polux on a bien rigolé ! C'était marrant. Et puis si tu avais vu les regards que tu lances à cette dame en blouse bleu ! À mourir de rire ! Tu sais si tu as faim, faut le dire. Polux dit que dévorer du regard te fera tuer cette femme. Polux dit toujours vrai tu sais. Il a même dit que tu étais amoureux.
June sourit, converse avec le patient à ses côtés. Elle ne me regarde plus. Elle ne m'entendrait pas. Je ne sens plus son odeur. Mais dans le fond, qu'importe. Je la vois.
- C'est ridicule. Si je la tue, je ne pourrais plus la manger.

Censure mon êtreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant