Je descends les escaliers à un rythme soutenue. Au rez-de-chaussée, je dois choisir quelle porte emprunter. J'ouvre la principale, grande et somptueuse. Je la referme derrière moi.
Il fait noir, malgré le blanc d'ordinaire éblouissant du paysage. Alors j'avance, sans réel itinéraire, autour de moi gazouille le cour d'eau, la neige se crispe sous mes pieds, la brise murmure de son haleine froide à mes oreilles. Le silence. L'isolement. Je ne demande rien d'autre.
Dans mon dos, l'établissement, illuminé et chaleureux. Il règne dignement sans pour autant être quelque chose. Cette masse difforme aux allures d'anciens châteaux forts, n'est absolument rien. Rien face à l'immensité de la blancheur obscure de ce lieu. Le froid impitoyable pourrait à lui seul faire tomber ces simples bâtisses.
Dans ce bâtiment, des demeurés. De parfait illuminés, puérils et exaspérants. Aux caractéristiques enfantines ; les activités sont donc leurs temps de jeux.
Mais que fais-je ici ?
Je n'ai pas de place dans ce bâtiment.
Je suis bien mieux dehors.
Je suis assis sur le banc face au mini torrent que June et moi avions découvert. Mon tee-shirt virevolte au gré du vent, quelques flocons volent de parts et d'autres.
Dans mon dos résonne le crissement singulier de la neige, et une lumière tremblote. Une odeur flotte. Il m'est inutile de me retourner, June s'assoit à mes côtés.
- Glenn, qu'est ce que tu fais dehors ?
- J'avais envie de sortir. Et toi que fais tu dehors ?
- Je viens te chercher pardi. Tout le monde te cherche.
- Tu me cherches depuis longtemps ?
- Non. Je savais que tu allais être là. Tu vas attraper froid ! Rentrons ! Tiens prends mon manteau.
De ses jolies mains elle me tend son manteau.
- Non je n'ai pas froid.
Je me lève et nous marchons côte à côte, en direction de l'hôpital.
- Tu ne devrais pas sortir sans prévenir.
- Je n'ai à prévenir personne.
- Si moi. Je me suis inquiétée.
Inquiétée...
- Pardon.
- Ne recommences plus s'il te plaît...
- Oui.
Préoccupée...
June.
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Censure mon être
Teen FictionBienvenue à Skoltin Vik, Glenn est stoïque, dans cet hôpital, sa cellule l'opresse. Un bureau dépourvu d'ornements, un lit simple et des murs blancs. Il attend. La folie, la folie, la folie, la folie. Est ce la seule chose qui le définie ? Il l'aim...
