17. Éveille

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Des cris résonnent dans le couloir. Je me stoppe dans les couloirs vides. Un frisson me parcourt. Je cours, n'écoutant que mon ouïe, valorisant mon instinct, étouffant mes pensées. La pénombre devient davantage oppressante, le silence étouffant. Des cris de douleur, de détresse. J'ai si peur. Mes pieds effleurent l'asphalte de carrelage. Mon souffle se fait court, saccadé. Les hurlements me conduisent à la chambre de Glenn.
Sans réfléchir j'ouvre la porte et pénètre dans la salle en allumant la lumière.
Glenn dans son lit, est en sueur. Il se débat, il hurle. Son visage est larmoyant, noyé sous des perles salées. Je me rue à son chevet. J'attrape ses mains, tente de bloquer ses mouvements.
- Glenn... Glenn ! Réveille-toi ! Ce n'est qu'un cauchemar !
Il se débat, il pleure et geint.
- Ne fonds...
Son corps ne lui appartient plus. Il semble possédé. Paniquée, je ne sais quoi faire. Dans un geste désespéré, je lève la main et l'abat sur sa joue trempée.
Ses yeux s'ouvrent. Son corps devient immobile. Il me fixe, redevient réel. Estompant le fictif, le rêve.
- June...
De ses bras il m'enlace. Je me sens en sécurité, pourtant c'est lui qui est en danger. Il respire profondément, et pleure, en susurrant mon nom plusieurs fois. Il s'éloigne, prenant mon visage aux creux de ses mains, comme un précieux vase. Il me dévisage, de son expression rassurante.
- Pourquoi pleures tu ?
De ses doigts délicats, il essuie les larmes, qui s'étaient enfuis, discrètes et silencieuses.
- Je... j'ai eu peur.
Son visage se crispe, il s'éloigne de moi, à mon plus grand malheur.
- Je ne veux plus te faire de mal...
Il est si innocent, si enfantin.
- Je n'ai pas mal.
- Alors pourquoi pleures tu ?
- Avoir peur n'est pas une douleur.
Il n'écoute pas ma réponse, ses yeux se perdent dans le vague. Je caresse ses cheveux et murmure :
- Tu devrais dormir Glenn, il est tard.
Je me redresse, mais il attrape le bas de mon tee-shirt, comme le ferait un enfant à sa maman.
- Reste avec moi...
Le désespoir dans sa voix me brise le coeur. À nouveau je m'accroupis et le regarde s'allonger. Je dépose la couette sur son corps, et m'assois au sol. Il attrape ma main fermement, comme apeuré à l'idée que je m'en aille. Il m'observe un long moment, puis tombe dans les bras de Morphée.
Son visage si doux aborde des airs angéliques. Totalement différent de son précédent sommeil, calme et si attendrissant. Son torse griffé de toutes parts.
Mon pauvre Glenn... que se passe-t-il dans ta tête ? Qu'est ce qui peut te tourmenter de la sorte ? Comment pourrais-je t'aider ?
Les larmes s'écoule à nouveau, devant un portrait si différent. Glenn... un être si doux, si beau, si bon. Je l'apprécie si fort. Il m'accorde tant d'importance, comme nul ne l'a jamais fait. Il semblerait que je suis le centre de son monde. De ses pensées. Il est le centre de mes préoccupations. Je veux l'aider, l'aimer, le chérir. Je veux être là pour lui. Malgré mon statue de stagiaire.
Je baise ses mains, froides et délicates.
Je veux à nouveau aller me promener avec lui, je veux qu'il m'aime. Je veux qu'il ne me quitte jamais. Je veux qu'il aime. Qu'il vive.
Je le contemple pendant longtemps. Jusqu'à ce que les rayons de soleil caressent la fenêtre et la peau de mon Bien Aimé.

   Je lâche sa main, et je m'évapore dans le petit matin.

Censure mon êtreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant