8. Conversion d'un spectre

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Mes pieds se balancent. Dans un vide comblé par le blanc. La fenêtre s'ouvre et se ferme au gré du vent. Le froid caresse mes joues, ma peau, de ses doigts si chaleureux. Les oiseaux chantent ce même air, envoûtant.
Ce qui est si bien en hiver, c'est qu'il n'y a pas de moustiques. Alors je n'ai pas de piqures, et la nuit leur murmures ne viennent pas me bercer. Mais j'aimais les voir voler lentement, raser les parois murales, s'arrêtant par moment, comme s'ils avaient mieux à faire que piquer. À choisir, je préférerais être une mouche. Les mouches ne sont pas haït autant que les autres insectes. Ma mère a peur des araignées. Mon père, des papillons. Les mouches sont plutôt tolérées. Mais leur stupidité m'accable. À choisir, je préférerais être un volatile. Ou un mammifère. Tout sauf un caillou.
Dans le couloir résonne le bruit de pieds effleurant le carrelage. Une conversation animée est engagée, ennuyant les couloirs. Polluant mon espace.
Les bruits s'arrêtent devant ma porte. « Toc toc ». « Toc Toc ». Il perce le rassurant silence.
- Glenn, c'est Robin ! Je peux entrer ? J'ai quelqu'un à te présenter. Elle a hâte de te voir !
Elle ?! Le silence si pesant me prend a la gorge. Serait-ce... serait-ce elle ? Enfin ? Mes pieds heurtent le sol avec violence, ils courent jusqu'à cette porte si terne, m'amènent à Elle. Ma main attrape cette poignée si froide, je tire de toute mes forces. Devant moi se dresse Robin. Très étonné. À ses côtés, du orange. Une crinière torrentielle orange. Orange. Un visage si délicat. Un corps si frêle. June.

Mes bras l'enlacent. Je ne veux plus la lâcher.

Censure mon êtreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant