Un petit mensonge de plus ne fera pas de mal. Dans tout les cas, par précaution mais aussi par fierté, il ne saura pas que nous parlions de lui.
- Il me demandais si j'avais des nouvelles de ma famille.
- Oh.
Il sait très bien que mes parents ne m'appellent pas souvent à cause de leurs travails. Enfin ça c'est la version plus jolie.
- Et ton frère?
- Il est à fond dans ses études.
- Il n'était pas là à Lamotte?
- Non. Il avait un concours à préparer donc impossible de venir. Et après il est parti en vacances avec ses potes donc il n'est pas venu aux Europe.
- Il veut faire quoi?
- Chirurgien. Et toi, demandais-je en reprenais le sourire que j'avais perdu quelques minutes plus tôt.
- Mes parents m'appellent tous les soirs.
- Tu as bien de la chance.
- Ouais. On peut dire ça. Ils se tuent au boulot pour me payer cette école donc ils surveillent tout de très près.
- Oui c'est pas mieux.
- Tu aurais vu leurs têtes , à Lamotte, quand tu m'as battu. C'étais épique.
- De toute facon tu as l'habitude de perdre face a moi.
- Non pas à ce point là!
- Je vais encore te le prouver aujourd'hui.
- En piste le dossard 13, Louise Armiante et Aska du Mas.
La cloche retentie et c'est la dernière ligne droite. Nous sommes sur une plus petite épreuve mais je ne dois pas me relâcher pour autant. Le dressage s'est bien passé, le cross aussi. Maintenant le saut doit tout aussi bien se dérouler pour faire un carton plein, montrer que nous pouvons faire mieux et petit plus mettre une racler à Jules.
- C'était un coup de chance!
- Mais bien sûr! Je te bas à chauqe fois, laisse tomber tu ne m'arrives même pas à la cheville.
- C'est ce que je te laisse croire mais laisse tomber on sait tous ici que je suis le meilleur!
- No-
Je suis coupé par la sonnerie de mon téléphone.
Papa Bravo pour tes résultats aujourd'hui. Désolé de ne pas être venu. Au faite, on a pris rendez-vous avec ton prof principal pour ton orientation.
Je me tends et regarde fixement mon téléphone. Ils ne comprendront donc jamais que veux juste être cavalière?
- Louise, c'est normal s'ils travaillent beaucoup. Et puis ils ont raison de s'intéresser à ton avenir.
Ouai
- Il viendront au prochain.
Je secoue la tête.
- Tu ne sais pas tout. Comme ça on dirait pas que ce sont ces parents qui m'ont envoyée loin de chez moi, juste parce que je ne voulais pas faire de grande étude mais cavalière pro. La seule chose qu'ils espèrent c'est que je me plante et que je sois dégoûtée de ce milieu pour changer de voie. C'est tellement hypocrite.
- Oh je-
- Non, tais-toi c'est mieux comme ça.
J'enfile mon casque et lance ma playlist à fond avant de poster ma tête contre la vitre et de retenir mes larmes.
- Non maman, je ne veux pas travailler avec cette marque.
- Pourquoi?
- Leurs produits ne me plaisent pas.
- Oui mais regarde la visibilité qu'ils peuvent t'apporter.
- Je vois surtout que cette marque pense que l'on est désespérés au point d'accepter une offre que l'on a déjà refusé il y a quelques mois.
- Ok. Tu as des nouvelles de ton frère?
- Genre c'est a moi qu'il va ne donner?
Il m'en donne tout les soirs
- Nan c'est vrai qu-
Je raccroche, je n'ai pas envi d'entendre encore une fois ses reproches. Je regarde mes cahiers et les balances par terre. Je vois la photo de ma faille sur ma table de nuit et je m'assoie sur mon lit avant de me laisser tomber en arrière. Je n'arrive qu'à une seule conclusion: je suis seule. Des perles salées commencent à rouler sur mes joues. Je me tourne sur le ventre et enfonce ma tête dans mon oreiller pour enfin laisser échapper mes sanglots.
lou.armiante
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