- mon sang est aussi ocre qu'un bon verre de scotch, single malt, tu connais -

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J'ai bu, bu, bu.
J'ai bu jusqu'à ce que mon sang même devienne vodka. Je me suis torché la gueule des heures, j'en ai oublié mon prénom, mon visage, la couleurs du ciel, le goût amer du café noir sur ma langue et toutes ces choses si basiques de la vie. J'ai bu seul dans ma chambre, les larmes flagellant mes joues comme des lames émoussées, mon corps engourdi par l'alcool fondu dans le matelas glacé. Je me suis saoulé, j'ai vomi, j'ai dessoûlé et je me suis ressoûlé, encore et encore. J'ai de nouveau oublié toutes ces belles choses du monde, comme la sensation de l'eau chaude sur ma peau, la couleur des feuilles en automne, le générique de The Breakfast Club et même la fraîcheur du vent jouant dans mes cheveux à travers la fenêtre.
Et même pendant ma gueule de bois, malgré que mon cerveau se vidait de sa substance, il m'est resté deux, trois choses. Il m'est resté tout ce que je voulais oublier à tout prix, en fait.
Ton nom, imprimé au fer blanc dans ma tête, ton odeur dans mon nez et la sensation de ta peau contre la mienne.
Puis j'ai fermé les yeux le temps que ma migraine passe, je les ai rouverts et j'étais toujours là. Étalé sur cette pierre si froide, si impersonnelle.
Et ouais, j'étais toujours là, à moitié mort sur ta tombe.

Pardonne-moi.
Je t'aime.

Au clair d'une lueur artificielle (terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant