- ton nom, je vais le hurler jusqu'à en oublier le goût des étoiles -

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[ You read once that no one dies until their name is said for the last time. ]

Ce qui signifierait que toutes ces anciennes tragédies n'en sont pas tellement puisque regarde, écoute, Atlas et Narcisse, Achille et Britannicus, Ulysse et tant d'autres, leurs noms sont encore hurlés des milliers d'années plus tard.

« You were always on my mind. »
« You'll always be on my mind. »

Et je te regarde, toi qui tombes. Oui, tu tombes, tu chutes, dévales irrémédiablement la pente ardue de la vie malgré moi et l'aide que je tente par tous les moyens de t'apporter désespérément. Putain, je t'entends susurrer dans la nuit noire que tu es une tragédie, que tu ne penses pas que quelqu'un se souviendra jamais de ton existence. Je peux sentir tes yeux rouges rouler sans réel but dans leurs orbites cernées de noir, ton éternel sourire tordu étirant sûrement tes lèvres pleines.

« Don't leave me here, don't leave me here, don't leave me here, don't leave me here. »

C'est au milieu d'une foule bondée que tu te sens le plus seul et désemparé, alors tu t'en vas en trainant les pieds poser tes fesses sur le sable froid qui borde amoureusement l'océan, écouter les sirènes égorgées chanter leurs chimères pendant qu'elles se noient dans leur propre substance.
Tout le monde entend, mais personne n'écoute, tout le monde voit, mais personne ne regarde, tout le monde sait, mais personne n'agit. Tu trouves ça bien triste.

« They don't even know you, all they see is scars. They don't see the angel living in your heart. »
« Ain't no rest for the wicked »

Et moi je me tue à te dire encore et encore, encore et toujours, que personne ne meurt jamais vraiment jusqu'à ce que son nom soit prononcé pour la dernière fois. Même si j'ai du mal, moi aussi, à voir l'homme enterré profondément sous les cicatrices qui te dévorent un peu plus à chaque seconde qui passe, je me souviens encore de ton rire et garde l'espoir de l'entendre à nouveau un jour.

« My mother says I'm too romantic, she says I'm dancing in a movie. I even started to believe her, then I saw you and I knew... »
« remember the words you told me, you'll love me till the day I'll die. »

À force de traîner ta carcasse qui te semble plus lourde que du plomb, tu es peut-être mort depuis un moment, voilà ce qu'il se dit sous ton crâne éclaté à multiples reprises. T'as l'espoir morbide qu'à chaque fois que tu toques à une porte, celle-ci s'ouvre sur le paradis ou l'enfer. Vive les fous, que tu gueules, que tu es fier d'être un fêlé parce que vous au moins, vous laissez passer la lumière.

« When I'm around slow dancing in the dark. — waiting for you. »

Mais c'est faux, trésor, si faux... Tu n'es pas fou, et moi... Moi je crierai ton nom éternellement, je le hurlerai à m'en déchirer les cordes vocales jusqu'à en oublier le mien, jusqu'à en oublier le goût de la mer, la couleur des samedis soirs en plein air et la texture des vieux vinyles poussiéreux fourrés en vrac sous ton canapé branlant. Et même lorsque ma voix cessera de faire vibrer ma gorge et que mon cœur décrépira entre mes côtes, je continuerai.

« You taught me [...] how light carries on endlessly, even after death. — How rare and beautiful it is to even exist. — I'd give anything to hear you say it one more time, that the universe was made just to be seen by my eyes. »
« on a Saturday night — when you come to sleep with your shoes on. »

Au clair d'une lueur artificielle (terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant