- SACRÉE TEIGNE, LA VIE -

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Sacrée teigne, la vie.
Elle aime bien nous faire sombrer, nous percer la peau jusqu'à ce qu'on se vide de notre substance, qu'on finisse plus écarlate que la cape du petit chaperon rouge.
Compote pomme-fraise sur le balcon, l'alcool est trop brûlant sur mes plaies à vif.
Elle m'a demandé de lui faire plaisir avec mes mains, alors je lui ai joué du Yiruma et son corps a dansé.
Teille explosé sur ton crâne, toile d'araignée sanglante sur le visage.
Expression figée.
« L'amour est la couleur la plus chaude. » mec, ça se voit que t'as jamais vu ses yeux.
Malgré tout, je t'aime passionnément, à la folie...
à l'ammoniaque.
Il faut démembrer toutes ces barrières qui nous conditionnent.
Je veux voir ta vraie facette, moi.
J'aimerai te poser un traceur, pour pouvoir te rejoindre où que tu sois parce que j'te jure, loin de toi je suffoque.
T'es écrite au marqueur sur ma peau.
C'est dommage, maintenant j'suis damaged.
C'était un coup de poker de gagner ton cœur, j'ai pas eu la main longtemps.
Résultat, je brûle sous une pluie acide de saumure. Je sature. Tu es Saturne et moi je ne suis qu'un satellite parmi tant d'autres.
Armure en pétales fanés.
Parcours en dents de scies, j'ai broyé du noir dans un verre de rouge.
Reclus dans mon monde, pyromane qui fume clope sur clope.
J'suis l'copycat du cancer himself.
Taper à l'intérieur des murs de ma cage thoracique. Pris au piège dans ma froideur.
Tout sonne comme une mauvaise farce, c'est ahurissant.
Tu m'as démonté l'veau-cer, j'suis plus qu'un vaurien en attente d'un mécano.
La gravité me cloue au sol.
Comme un aigle face à sa proie, j'ai aucune échappatoire.
Gangsta's paradise here. Mais merde, j'suis pas un gangsta, je suis juste un homme.
Fabrication d'un cœur de pierre, j'imbrique pièce sur pièce jusqu'à devenir imbattable.
Mais même malgré ça, t'as réussi à m'abattre.
J'pensais qu'on était une paire chromatique, mais t'as déchiré notre partition et les notes hurlent faux maintenant.
Voleuse, tu as piraté mes cellules et tu t'es cassée avec mon âme.
Maintenant, je ne gratte plus que des mots passés comme Maupassant, des phrases qui passeront plus rapidement qu'une balle dans l'esprit de gens qui ne m'écoutent déjà qu'à moitié.
Oiseau à la dérive, plus d'île pour se reposer. Dans le vent l'aigle s'est laissé tomber. Et sans aucun cri de rage, il laisse à la terre son corps et sous la voûte céleste s'endort.
Le visage aussi blême que celui de Lomepal, je tire avec flegme dans mon cœur malade.
Direction la cité des os.
J'en ai marre des machination de la société.
Tu m'as rendu satyre de toi, tu m'as attiré comme un aimant avant de me repousser, droit dans les ronces.
I've always love the strange birds. C'est ce que tu m'as dis. Et bien, je me suis écrasé. Corbeau aux ailes sanglantes.
Mes peurs à fleur de peau.
Je t'ai dis que tu étais hors du commun, et tu m'a demandé d'apprécier l'or du commun.
Je suis perdu, mais un vieillard m'a dit un jour ces quelques mots :
« Si vous laissez passer cette chance, c'est votre cœur qui va devenir aussi sec et cassant que mon squelette. »
Alors je vais vivre, encore un peu.

Au clair d'une lueur artificielle (terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant