Chapitre 11

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Quand elle revient dans la pièce pour me réprimander parce que je me lève . . . je la trouve devant moi, magnifique. Il est vrai que de part son statut, elle devrait natter ses longs cheveux auburn. Mais pour être honnête, j'adore voir ses boucles encadrer son visage et bouger au même rythme qu'elle.

Je grogne contre moi-même d'avoir cette pensée à son égard. Et c'est à ce moment précis qu'elle se jette sur moi pour me soutenir pensant que je me suis fait mal.

C'est là que je ne contrôle plus rien. Depuis le début, j'essaie de la garder à distance. Sa beauté et son arrogance m'ont tout de suite attiré. Elle n'est qu'une simple captive et pourtant elle me fait oublier que je suis le fils d'un puissant chef de clan et de surcroît engagé auprès d'une splendide fille d'un clan ami. Mais quand je la vois c'est plus fort que moi. Et là, elle est si proche son parfum m'enivre et je succombe.

Je la serre contre moi et l'emprisonne dans mes bras. Sa respiration s'accélère tout comme la mienne. Elle est si fébrile dans mes bras. Et quand elle pose la paume de sa main sur mon torse, les dernières barrières qui me tiennent encore loin d'elle cèdent.

Je capture avec douceur ses lèvres roses. Elles sont douces et chaudes. Je les frôlent et les découvrent avec tendresse et lenteur. Et contre toute attente, elle répond à mes baisers me rendant encore plus fou d'elle.

Je grogne de désir contre ses lèvres et approfondis notre baiser. Pour mon plus grand plaisir, elle accueille ma langue et la laisse caresser la sienne avec volupté. Je resserre mon étreinte et ma prise sur ses hanches ce qui lui arrache un gémissement de plaisir.

Pourtant c'est elle qui rompt notre étreinte. Ses joues sont rouges et ses lèvres roses légèrement gonflées. Ses cheveux sont un peu en bataille mais elle n'en reste pas moins magnifique. Ses yeux trahissent le désir qu'elle ressent mais j'y perçois aussi le doute et quelque chose que je n'arrive pas à saisir.

Elle profite de ce moment pour s'éloigner encore de quelques pas de moi me laissant une sensation de vide. Cette sensation m'était jusqu'à présent totalement inconnue.

Je la regarde déambuler devant moi. Elle frôle ses lèvres de ses doigts délicats sans jamais oser lever les yeux vers moi. Alors que moi, je l'observe et contemple chacun de ses gestes comme si je la voyais pour la première et la dernière fois en même temps. Plusieurs fois, elle s'arrête comme si elle allait prendre la parole mais elle se ravise au dernier moment. Je fais alors un pas vers elle . . . mais encore une fois, elle recule ce qui me peine terriblement.

_ As-tu encore peur de moi Eivor ? Demandais-je durement pour cacher le fait que la crainte que je lis dans son regard me blesse plus que cela ne le devrait.

Au lieu de me répondre, elle cesse de marcher et baisse les yeux. Elle est comme . . . soumise ce qui ne lui ressemble guère. La voir ainsi me retourne le cœur. Que m'a-t-elle fait pour que je sois si faible face à elle. Ne se rend-t-elle pas compte de l'emprise, du pouvoir qu'elle a de plus en plus sur moi.

Je fais un pas vers elle . . . Elle ne bouge pas . . . Je réduis encore la distance qui nous sépare . . . Elle reste immobile . . . Elle ne dit rien et ne me repousse pas quand je lui prends la main et entrelace mes doigts aux siens.

_ As-tu encore peur de moi Eivor ? Lui demandais-je plus doucement cette fois.

Ma respiration se coupe. Je suis en attente de sa réponse. J'ai la sensation que nous sommes hors du temps. Que cette maison est comme notre refuge.

_ Non, . . . je n'ai pas peur de toi, me répond-t-elle avec une petite voix mais sans me regarder ce qui m'agace.

_ Regarde-moi, . . . s'il te plaît, Eivor ? La suppliais-je presque ce qui ne me ressemble guère.

Je suis dans un état second quand elle se lève vers moi un visage baigné de larmes. Ne supportant pas de la voir si triste, je l'attire contre moi et lui caresse tendrement les cheveux.

_ Qui y a-t-il ? Parle moi ? Lui chuchotais-je.

Elle s'écarte doucement de moi mais sans quitter le cocon que mes bras lui offrent. Puis elle plonge son magnifique mais triste regard émeraude dans le mien.

_ Nous . . . nous ne pouvons pas faire cela, commence-t-elle.

L'énervement et la fureur qui montent en moi m'obligent à quitter notre étreinte pour faire quelques pas afin de retrouver mon calme.

_ Eivor, . . . commençais-je mais elle m'interrompt d'un simple geste.

_ Thorsten, je ne nierai pas ce qui vient de se passer . . . loin de moi cette idée. Je chérirai même ce moment probablement tout au long de ma vie mais . . . mais ce qui vient de se passer n'était qu'un moment d'égarement . . . une simple erreur.

_ Eivor, je . . ., l'interrompis-je encore une fois. Mais je ne sais pas quoi dire, je ne veux pas qu'elle pense cela . . . elle qui est si . . .

_ Non , . . . il faut arrêter tout cela avant que cela ne devienne trop . . . Thorsten, reprend-t-elle à la fois sérieuse mais terriblement triste, rien de tout cela n'est possible. Après tout, tu es le fils d'un chef de clan et moi, . . . je ne suis qu'une . . . captive, termine-t-elle en baissant les yeux.

J'écoute attentivement tout ce qu'elle me dit et même si cela me révolte au plus au point . . . elle a raison.

Je vais tôt ou tard prendre la suite de mon père et . . . elle n'en reste pas moins une captive . . . et même si elle est de mon rang, elle aussi de ma famille. Nous restons un moment, l'un en face de l'autre. Aucun de nous deux n'ose bouger . . . et c'est moi qui finit pas rompre le silence . . . ce silence que je ne supporte plus.

_ Comme c'est ce que tu désires. Soit. À partir de maintenant, tu seras une simple captive. Tu t'occuperas de la suite de mes soins. Pour ce soir, tu dormiras dans la pièce d'à côté. Puis à partir de demain tu aideras Dagny avec les blessés et tu logeras là-bas, terminais-je plus rudement que je ne l'aurais voulu, mais j'étais incapable de me contenir à cet instant.

Je cache ma peine derrière ma colère . . . Je vois que ma réaction la rend encore plus triste mais je suis incapable de me calmer.

_ Veux-tu bien quitter la chambre, j'aimerai me reposer, dis-je d'un ton glacial.

_ Si vous avez besoin de moi, n'hésitez pas, me répond-t-elle en quittant la pièce sans que ses yeux ne quittent le sol.

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