Parler aux morts °NoRen°

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Jeno était donc venu chez Renjun. Il était entré pour la première chez le vivant en étant autorisé, cela le rendait bien moins voyeur.
Il avait d'ailleurs trouvé la bouille gênée de Renjun adorable, Jeno découvrait de nouvelles facettes de Renjun.
Il avait pu constater que le milieu familial du plus jeune était froid, lors du repas ils ne parlaient peu, l'âme se sentait gênée de voir une famille aussi peu aimante. Comment pouvait-il grandir dans ce climat ? Il ne devait pas être heureux contrairement à ce que l'on pouvait voir au cimetière.
Il en avait parler avec Renjun plus tard dans sa chambre, qui était obligé de chuchoter afin que ses parents ne l'entendent pas. Le vivant lui avait répondu qu'il était habitué, et qu'il n'avait jamais apprécié ses parents qui le prenaient pour un fou. Il avait bien failli être interné en hopital psychiatrique, lui il le savait, il n'était pas fou.

En réalité, ils avaient peu discuté, Jeno avait surtout analysé le vivant. Sous cet être bienveillant se cachait un être seul et triste. Renjun souriait bien moins chez lui, à présent l'âme comprenait bien mieux pourquoi Renjun passait son temps au cimetière. Il était entouré d'âmes à l'écoute et qui se préoccupaient de lui. Ils allaient se protéger mutuellement. Jeno savait ce qu'était de mourir en souffrant, il ne voulait pas que Renjun finisse par se faire du mal, bien que la douleur serait à la fois différente mais aussi similaire que la mort de l'âme.

Renjun ne voulait pas au départ que l'âme vienne chez lui, ce n'était pas sa place et il ne voulait pas qu'elle voit ce spectacle avec ses parents. Il avait finalement accepté, Jeno pouvait combler cette solitude le temps d'une soirée. Il était une exception.
Bien qu'ils avaient peu parlé, Renjun était content de ne pas être seul chez lui. Cette simple présence l'avait aidé à penser à autre chose.
D'un côté cela les rapprochait, ils avaient une relation exceptionnelle et particulière.

Jeno s'attachait au plus jeune, c'était le seul depuis sa mort. Il était resté jusqu'à tard la nuit, observant le dormeur. Il lui était même arrivé de caresser sa joue. Il le savait que s'attacher à lui était dangereux, ils ne pourraient pas se côtoyer pour toujours. Jeno était certain qu'un jour ou un autre Renjun partirait faire sa vie, à moins qu'il ne meurt jeune. C'était peu probable et Jeno ne le souhaitait pas.
Jeno était donc parti dans le milieu de la nuit, partant errer jusqu'au lendemain soir.