Chapitre 60

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Pourquoi je me sens tirée en arrière? Mia? Pourquoi je ne peux pas bouger? Sam? Pourquoi tu ne bouges plus? Pourquoi?

- LES MAINS EN L'AIR!

Comme un voeux exaucé. A partir de ce moment, je n'entends plus rien. J'observe la situation.

- 2 victimes à terre. Je répète 2 victimes à terre. Demande des secours maintenant!

Je ne peux même plus bouger. Et je m'en veux. Je n'arrive même pas à lever le petit doigt. Je me demande même si je respirer encore.

- Écartez-vous! Nous avons besoin d'espace.

Comme une machine, je me retire de la maison et rejoins Johnson. Je remarque que la porte principale est grande ouverte. Laissant sortir, les 3 « gardes » de Brandon, menottés, têtes baissées. 

Et Brandon. Lui aussi menotté. Il me regarde droit dans les yeux. Je peux lire un « merci » sur ses lèvres.

- Pourquoi merci?

Pour seule réponse, je n'ai le droit qu'à un sourire. J'y cherche l'hypocrisie mais en vain. J'insiste. Comme si je cherchais à justifier ce semblant de sincérité.

- Ne soit pas choqué. Tu me libères de quelque chose...

A peine le temps de finir qu'il est poussé par le policier qui le tient fermement par les menottes et l'avance jusqu'à la voiture. La dernière fois que je le vois.



- Gilinsky?

Johnson me sort de mes pensées en me frappant l'épaule tellement délicatement que je manque presque de tomber.

- Ça va mec? Me demande-t-il.

- Je repense à ce soir là... j'ai vraiment cru que j'avais perdu Mia quand je l'ai vu remplie de sang par terre.

- Ne repense plus à ça mec, regarde maintenant elle est à tes côtés.

Je souris à cette remarque. C'est vrai Mia est avec moi maintenant. Du moins, pas en ce moment, occupée à passer du temps avec Sam. Je me surprends même des fois à être jaloux quand elle m'annonce qu'on ne peut pas se voir car elle a déjà prévu de voir Sam.
Mais à quoi bon? Ils en ont besoin tous les deux. Ils ont vécu quelque chose d'horrible avec Brandon.

D'un coup mes pensées se tournent vers Tante Emie.

Je n'ose même pas imaginer sa réaction quand elle a appris le vrai visage de Brandon. 

D'après Mia, elle était dévastée. Et perdue. Elle fait comme si de rien n'était mais elle l'entend pleurer tous les soirs dans sa chambre. 

Comment peut-on se remettre de ce genre d'histoire? Aimer une personne sans savoir quelle est l'une des personnes les plus dangereuses de la ville. Et l'apprendre par le biais d'un appel de l'hôpital attestant que votre nièce est en séjour de 3 jours là bas à cause de cette même personne.

- Une horreur, dis-je à haute voix.

Johnson me regarde d'un air interrogateur. Il ne doit vraiment pas reconnaître le Gilinsky qui se trouve assis sur le lit.

- T'inquiète pas mec, ce week-end à la convention ça va être génial ! En plus on a une nouvelle guest.

- Oui j'ai entendu tout à l'heur. D'ailleurs où sont partis Nate et Sam?

- Fumer.

**

Après une semaine, Laura est rentrée à la maison. Une nouvelle vague de joie est arrivée. Nous sommes tous très heureux de la retrouver au point où, sans nous rendre compte, nous la traitons comme une assistée alors qu'elle n'a gardé aucune séquelle à part des migraines de temps en temps.

*DING DONG*

Je ne fais même pas attention à la sonnette qui retentit, tellement absorbé par l'écran tout noir en face de moi, perdu dans mes pensées.
Je me sens seul. Délaissé. Et coupable.
J'aurai pu protéger Mia si je n'avais pas été élu roi du « Lycée ». Qu'est-ce que j'en ai à faire d'avoir cette foutue couronne?
J'aurai pu aider Sam, au lieu de le laisser seul dans ses histoires avec Brandon.
Je ne suis qu'un bon à rien.
Puis... Nous partons dans moins de deux semaines pour la côte Ouest. A l'opposé de Mia. Ma petite Mimi. Ma Laura, ma grande sœur Laura qui a été dans le coma pendant plus 5 mois.
Je me sens coupable de les laisser. Au moment où elles en ont le plus besoin?

- Jack?

Une douce voix, légèrement cassée me sort de ma rêverie.
Je reconnaîtrais cette voix parmi tant d'autres.
Cette voix qui m'apaise tellement.

- Tu m'entends?

- Désolée, j'étais dans mes pensées.

Je remarque qu'elle porte une jolie robe à carreaux. Celle que je lui avais offerte à Noël dernier. Habillée avec un petit sac à bandoulière et des compensées d'été. Je ne peux que la regarder. Elle est la plus belle à mes yeux et de loin. 

Plus les jours avancent, plus je me rends compte des sentiments que j'éprouve pour elle. Comment ne l'ai-je pas vu avant? Une perle à mes côtés depuis si longtemps. Je n'ai fait que me voiler la face depuis 5 ans. C'était comme si, après toutes ses années de retenues, mon coeur explosait à cette révélation. Je ressens un immense sentiment en moi. 

- Tu vas bien?

Un sourire.

Et pas n'importe le quel. Son sourire. Ses jolies lèvres pulpeuses, dessinées par un rouge à lèvre très rouge qui les met en valeur. Des dents aussi blanches qu'une plume.

Sans dire un mot, elle dépose un léger baiser sur ma joue et monte directement, je suppose, dans ma chambre. 

Comme un aimant, je la suis. Son doux parfum fruité, mangue pour être plus précis, m'enivre en montant les escaliers. Je fais un détour dans les chambres de mes soeurs et de mes parents pour vérifier leur présence. 

Personnes.

- Qu'est-ce que t'as Jack? Tu m'as pas adressé un mot depuis que je suis arrivée, dit-elle allongée sur mon lit.

Je ne prends pas la peine de répondre et la rejoins directement à côté d'elle. Tel un enfant, je cale ma tête sur sa poitrine et ferme les yeux. Elle caresse mes cheveux pendant qu'elle parfume mon front de baiser baveux. 

Je lève la tête et l'embrasse. 

D'abord, doucement. Comme si je n'avais jamais goûté ses lèvres. Si douces, que j'en perds la tête. 

Comme si elle me lisait dans mes pensées, elle prend les devants et rythme le baiser. Ce dernier devient plus fougueux. Plus intense. 

Je me relève et dépose mes bras de part et d'autre de son visage, déposant mon corps sur elle, sans y mettre tout mon poids pour être le plus près possible de Mia. 

- Je t'aime.

Ces 3 mots me sont sortis de la bouche. Ma conscience a parlé pour moi. 

Elle recule un peu ma tête afin de me regarder dans les yeux. Je ne la connais que trop bien. Elle ne me le dira pas. Pas maintenant en tout cas. Mais je sais qu'elle le pense. Je sais qu'elle aussi, m'aime comme je l'aime. 

Après quelque secondes, elle rapproche ma tête pour m'embrasser à nouveau. 

Très peu de temps après, mon t-shirt et mon short finissent quelque part dans ma chambre. Ne laissant que mon caleçon. Quant à elle, je lui retire sa robe pour apercevoir que sa poitrine et sa culotte. 

Je dépose des baisers sur tout son corps, partant de l'épaule pour finir sur son intimité. 

"Oh oui qu'est-ce que je l'aime" me dis-je.

Je regrettais (JACK GILINSKY-SAM WILKINSON)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant