Voilà maintenant quelques jours que Liam et moi sommes arrivés dans la maison d'hôte des Sylla. Depuis notre départ, mon portable n'a fait que sonner faisant apparaître les différents noms de mon père, ma mère et Aby. J'ai dû être obligé de l'éteindre et de le glisser entre deux pantalons dans mon sac afin de ne pas être tentée de leur répondre. Cela me fait du mal de ne pas donner de nouvelles à ma famille, mais je le fais pour le bien de mon couple.
L'ambiance qui règne dans la maison est plutôt agréable, tout le monde s'entend à merveille. C'est avec Sonia que j'ai appris à cuisiner de nombreux plats venu du Congo et avec Laëtitia que je passe mon temps à jouer de la guitare. Nous sommes un peu comme une grande famille. Je crois que pour la première fois depuis un long moment j'ai arrêté de me soucier des problèmes qu'il pouvait y avoir dans ma vie pour enfin vivre et sourire. Avec Liam, nous n'avons pas encore rencontré le pensionnaire de 70 ans dont Sonia nous avait parlé à notre arrivée. De ce que j'ai compris, c'est un homme très réservé et timide, la compagnie de plusieurs personnes le gène.
En ce moment même, j'observe avec attention les tableaux qui composent le long couloir du rez de chaussé. Sonia est passionné par l'art depuis sa plus tendre enfance et peint dès qu'elle en a le temps. Je m'arrête alors devant le portrait d'une jeune femme aux cheveux noirs de jais. J'ai comme une sensation étrange lorsque je détail ses yeux, étrangement, j'ai le sentiment que la peinture m'observe. C'est alors que j'entends un bruit provenir du salon. Je commence alors mon ascension vers la salle principale et remarque le crâne dégarni d'un homme assis près de la cheminée dans le seul fauteuil en cuir de la salle. Je me doute alors qu'il s'agit de notre vieux pensionnaire que nous n'avons jamais vu. Peut être est-t-il sortit de sa chambre en pensant que la maison était vide puisque Sonia, Laëtitia et mon homme sont parti faire quelques courses pour le repas de ce soir. Je m'avance doucement vers l'homme qui se trouve devant moi et prend place à ses côtés sur un second fauteuil. Je l'observe discrètement et remarque qu'il a les yeux clos. La lueur du feu se réfléchit sur sa peau clair et ridée. Je me penche alors doucement vers lui afin de vérifier s'il dort. C'est alors qu'il ouvre les yeux en une fraction de seconde et me fixe avec un regard plutôt dure. Je ne peux m'empêcher de lâcher un petit cris de surprise et me remet immédiatement à ma place.
"Que je ne vous reprennes pas à m'observer de la sorte, jeune fille, il me dit.
- Je... Je suis navrée, je voulais simplement voir si vous dormiez.
- Et alors quoi ? Qu'auriez vous fait si c'était le cas ?
- Euh... Je n'en sais trop rien.
- Dans ce cas, mêlez vous de ce qui vous regarde."
Les paroles du vieille homme me font hausser les sourcils. Il n'a pas tort, je n'avais pas à faire ce que j'ai fais. Je décide alors de me lever pour remonter dans ma chambre, mais sa voix résonne une nouvelle fois dans mon dos.
"Vous savez, tout va finir par s'arranger."
Je me tourne vers lui et l'observe dans la plus totale incompréhension.
"Pardon ? je demande."
Je reviens m'installer à ses côtés et le vois tourner la tête dans ma direction.
"Vos parents accepteront la raison de votre venue ici.
- Que voulez vous dire ?
- L'amour que vous portez à votre ami est quelque chose que l'on remarque immédiatement en vous regardant. Vos parents, et surtout votre père, accepteront votre relation car tout ce qui leur apporte c'est le bonheur de leur fille. Votre fugue aura été bénéfique pour eux, je peux vous le garantir.
- Comment pouvez vous dire cela ? Et comment savez vous pourquoi nous sommes ici ?
- Je suis peut être le vieux pensionnaire qui ne se montre jamais, mais le mur à des oreilles. Ecoutez donc ce que vous dit un vieux singe, vous vous souviendrez de lui lorsque vous rentrerez chez vous.
- J'aimerai avoir la même vision des choses que vous, mais vous ne connaissez pas mes parents, et encore moins mon père.
- Cela vous surprendra peut être, mais rien qu'en vous regardant dans les yeux nous pouvons tout savoir de votre histoire."
C'est alors qu'il prend ma main sans me demander ma permission et se met à dessiner du bout de son index les lignes de ma main.
"Votre prénom est Lexy et vous êtes une jeune lycéenne de 16 ans. Votre père est chirurgien tandis que votre mère est avocate. Depuis toute petite vous vivez dans l'ombre de votre grande soeur qui fait toute la fierté de vos parents."
Il lâche alors ma main et me laisse sans voix. Je baisse alors la tête vers ma main et me met à me poser des questions. C'est impossible qu'il puisse savoir tout ça seulement en observant les lignes de ma main.
"Comment avez vous fait ? je demande ébahis.
- Je ne dévoile pas mes petits secrets à n'importe qui très chère. Mais ce que je peux vous dire c'est que étant plus jeune j'ai moi aussi vécu une histoire d'amour similaire à la votre.
- Vraiment ? Et comment cela s'est terminée ?
- La jeune fille que j'avais rencontré à l'âge de 23 ans est devenue ma femme trois années plus tard.
- Je suppose que ça n'a pas dû être très simple.
- Evidemment que non, nos parents ont été très dure avec nous, surtout les siens.
- Comme par hasard. Quel âge avait elle lorsque vous vous êtes mis ensemble ?
- Elle n'avait que 15 ans et au final nos parents n'ont pas pu nous séparer et contre leur gré nous avons décidé de nous marier.
- Mais alors, cela ne s'est pas arrangé entre vos parents et vous ?
- Si, quelques mois après notre mariage ils se sont rendu à l'évidence et ont été ravis d'avoir des petits enfants par la suite. Lorsque quelqu'un aime une personne comme vous aimez votre petit ami, personne ne peut vous l'interdire.
- J'aimerai y croire autant que vous."
Je baisse alors la tête et joue avec mes mains. Si seulement ce qu'il dit pouvait être vrai. C'est alors que le bruit de la porte d'entrée se fait entendre. Laëtitia, Sonia et Liam font leur apparition dans le salon quelques secondes plus tard avec de gros sacs en main. Je tourne mon regard vers eux et fait un léger sourire à mon homme.
"Monsieur Bruke ! Enfin vous voilà sorti de votre chambre, s'exclame Sonia. Je vois que vous avez fait connaissance avec la jeune Lexy. Vous ne vous êtes pas trop ennuyé ?
- Disons que cette jeune fille m'en a fait voir de toutes les couleurs, il dit en ricanant.
- Je suppose que vous avez sorti votre super baratin sur les lignes de la main ? demande Laëtitia.
- Du baratin ? Cela m'offense que vous puissiez penser cela de moi."
Les yeux du vieux monsieur se posent alors sur Liam qui suivait la conversation avec dédain.
"Voici l'homme qui fait chavirer le coeur de cette demoiselle. Approchez donc monsieur."
Liam me regarda un instant et posa son sac sur le sol avant de venir s'asseoir à mes côtés. Comme fait plus tôt avec moi, Monsieur Bruke prit la main de Liam afin de l'observer.
"Que faites vous ? demande mon compagnon.
- Taisez vous, je ne parviens pas à me concentrer."
Il resta de longues minutes à observer la main de Liam avant de la lui lâcher.
"Liam Sazzo, un homme dont la vie n'a pas été très simple. J'espère sincèrement pour vous que cette Uma ne vous embêtera plus.
- Comment savez vous qui est Uma ? demande mon homme.
- Je le sais, c'est tout.
- C'est à peine flippant, je murmure.
- Que savez vous d'autre ? renchérit Liam.
- Je sais que votre futur sera à présent remplie de bonnes choses, car votre vie sera bercée par la seule mélodie qu'émane la charmante jeune fille qui se trouve à votre droite. Vous obtiendrez ce que vous méritez, votre couple ne fera que grandir et tout le monde vous enviera.
- Tout ça est ridicule, dit Liam en se levant.
- Ne me croyez pas, si vous ne le voulez pas. Mais sachez une chose, c'est que j'ai toujours raison. Inutile de nier le fait que vous aimez cette femme et que vous vous voyez aller loin avec elle."
Liam le fixa un instant sans trop vraiment comprendre ce que lui disait cet homme et décida de quitter la pièce pour rejoindre notre chambre. Je décide de me lever à mon tour et de le rejoindre après m'être excusée auprès de Monsieur Bruke. Arrivée dans la chambre, je remarque Liam assis sur notre lit le regard perdu dans le vide. Il m'aperçois alors et me fais signe de le rejoindre. Je referme la porte de la chambre et vient me placer face à lui.
"Est ce que tout va bien ? je lui demande en prenant une de ses mains.
- J'en sais trop rien. Depuis que nous sommes partis, je n'arrête pas de penser au fait que notre fugue ne changera peut être rien. J'aimerai réussir à me persuader du contraire, mais je doute vraiment que ta mère et encore moins ton père accepteront que je fasse partie de ta vie."
Je le regarde dans les yeux, attentive à ses paroles. Les coins de mes lèvres s'étirent légèrement.
"J'en ai strictement rien à foutre de ce que pense mes parents, Liam, mais d'une puissance. Rien ne changera le fait que je suis dingue de toi et que c'est avec toi que j'ai envie de rester pour les années qui suivent. Même si nos parents finissent par nous retrouver, je ne te lâcherai pas avant d'avoir mis les choses au clair avec eux.
- J'aimerai réussir à persuader ton père, mais il va nous mettre sur le tapis que tu es mineur.
- Mineur, peut être, mais consentante.
- Ton père ne le sait pas ça. Ou du moins, va faire en sorte que ce ne soit pas le cas lorsqu'il ira balancer notre histoire aux flics.
- Pourquoi dis tu cela ? Mon père à un minimum de respect et de considération pour toi, il ne ferait pas ça.
- Je suis certain qu'ils nous cherchent déjà, et je peux t'assurer qu'ils auront demandé service à la police.
- Je veux que tu arrêtes de penser à demain Liam. Là, maintenant, nous sommes tous les deux alors profite de cela. Moi même je ne veux pas penser à ce qu'il se passera ensuite, alors laisse moi profiter de toi pour le temps qu'il me reste."
Je le regarde un instant avant de décider de venir m'asseoir à califourchon sur lui, mes mains au niveau de sa nuque. Ses mains vinrent se déposer dans les poches arrière de mon jean tandis que sa langue caressa ses lèvres.
"Vides toi la tête, essaie de penser à autre chose, je lui dis."
Mes lèvres se collent alors aux siennes afin de l'entraîner dans un baiser sensuel et passionné. Il me fit alors basculer sur le côté après quelques minutes pour prendre les devants et m'embrasser encore et encore. C'est tout en profitant l'un de l'autre, qu'une fois nos corps nus, nous décidons de nous offrir entièrement à la personne que l'on aime.
Liam et moi avons passé le reste de la soirée à nous aimer sans rejoindre Sonia et Laëtitia qui étaient venu plusieurs fois nous annoncé que le dîner était près. Comme deux enfants qui ne voulaient pas se faire prendre par surprise, nous faisions en sorte de camoufler nos gémissements de plaisirs en ricanant. A présent, le soleil est déjà couché depuis quelques heures et nous parvenons à entendre les différentes voix de nos hôtes de maison provenant du rez de chaussé. Ma tête est posée sur le torse brûlant de mon homme tandis que sa main fait des allées et venues dans mon dos.
"Liam ? je murmure.
- Hm...?
- Promets moi que nous deux ça durera encore longtemps.
- Je te le promets Lexy."
Rassurée par les paroles de Liam, je décide de m'endormir fatiguée par nos ébats. Malheureusement, ma nuit fut très courte. C'est à 5h du matin que la sonnette de la porte d'entrée de la maison résonna. J'ouvris un oeil et entendit la voix de Sonia qui rouspétait contre celui qui venait leur rendre visite aussitôt.
"Que se passe-t-il ? demande Liam d'une voix endormie.
- Je n'en sais rien. Dors, je vais aller voir."
Je quitte le lit pour enfiler une petite culotte ainsi qu'un des t-shirts de Liam avant de quitter la chambre. Je parviens à entendre distinctement trois voix. Celle de Sonia et celle de deux hommes. Une fois arrivée en bas, je dissimule mon visage de la lumière du salon et avance lentement.
"Que se passe-t-il ici ? je demande."
Je retire alors ma main une fois la lumière de la pièce adaptée à ma vision et lève la tête vers les hommes qui me font face. J'écarquille alors les yeux en voyant qu'il s'agit de mon oncle Henry dans sa tenue de militaire.
"Lexy !"
Il avance à grands pas dans ma direction et me prends alors dans ses bras. Je ne réponds même pas à son étreinte tellement je suis surprise de le voir ici à une heure comme celle ci. Il s'écarte alors et me dévisage.
"Cela fait une semaine que tout le monde s'inquiète de ton départ à la maison. Viens, maintenant, rentrons.
- Quoi ? Non !"
Je retire avec vivacité la main qu'il tenait dans la sienne et recule de quelques pas.
"Lexy, s'il te plaît.
- Je ne veux pas rentrer à la maison si c'est pour ne plus voir Liam par la suite, Henry !
- Je ne te demande pas de rentrer pour qu'il se passe cela, votre fugue n'a fait qu'inquiéter votre famille. On s'en fiche de savoir que vous êtes en couple du moment qu'on vous ramène à la maison pour montrer aux autres que vous allez bien, tous les deux.
- Arrête, je dis dans un rire nerveux, je ne viendrais pas Henry.
- Lexy, c'est toi qui vois. Mais sois tu choisis de rentrer de ton plein gré, sois je te ramène de force. Prouve moi que tu es mature et rentre avec nous."
Je baisse la tête et laisse couler quelques larmes. Je ne peux pas, je ne veux pas. Rentrer à la maison me ferait revenir à la réalité et affronter de plein front mes parents. Des bruits se font alors entendre dans les escaliers et Liam fait son apparition en short. Je me tourne vers lui les yeux brillants et il se dépêche de venir me rejoindre pour me prendre dans ses bras.
"Qui êtes vous ? il demande en s'adressant à mon oncle. Et que faites vous ici ?
- Je suis l'oncle de Lexy, et je suis venu vous chercher pour vous ramener chez vous.
- Quoi ?
- Liam, c'est ça ? Comme je l'ai dis à Lexy, cela fait une semaine que vous êtes partis et que vos parents s'inquiètent. Rentrons tous ensemble, cessez donc ces gamineries. Tu es assez grand pour comprendre Liam. Lexy est encore jeune, il est normal que ses parents s'inquiètent à son sujet. Alors faites en sorte de leur apporter de bonnes nouvelles.
- Comment nous as tu retrouvé ? je demande en serrant un peu plus le corps de Liam.
- Nous avons localisé vos portables. Jamais on aurait pensé que vous soyez allés aussi loin.
- Tu dis ça comme si c'était normal.
- Nous ne pouvions pas faire autrement à moins d'attendre que vous reveniez tout seuls après avoir dépensé tout l'argent que vous avez emporté. Mais comme je vous l'ai dit, votre famille s'inquiète pour vous. Faites moi le plaisir de ne pas faire d'histoire et de venir avec nous. S'il vous plaît. Lexy ?"
Je regarde mon oncle dans les yeux, les miens pleins de larmes. Ça y ai, c'est fini. Henry ne nous laissera pas tranquille à moins que nous venions avec lui. Je lève la tête vers Liam et nous nous regardons un instant sans rien dire. Il dépose alors une de ses mains sur ma joue pour essuyer mes quelques larmes avant de déposer un baiser sur mes lèvres. Je me tourne une nouvelle fois vers Henry en reniflant.
"Nous venons avec toi, je lui annonce.
- Sage décision, Lexy."
Liam et moi remontons les marches de l'escalier d'un pas lourd et rejoignons notre chambre afin de préparer nos affaires. Nous nous habillons chaudement et récupérons nos sacs. Mon regard est vide, je ne sais pas vraiment quoi penser. Je redoute le moment où l'on retrouvera nos parents.
"Lexy ?"
Je me tourne lentement vers Liam qui terminait de faire son sac. Il me fit un léger sourire de compassion.
"On ne se quitte plus, c'est d'accord ?
- Plus jamais."
Je récupère ma guitare et entrelace mes doigts à ceux de Liam lorsque celui ci me tend sa main. Nous rejoignons alors le rez de chaussé et nous nous laissons prendre dans les bras de Sonia.
"Faites attention à vous les amoureux. Vous êtes très forts, ils comprendront."
Elle nous embrasse une dernière fois avant de nous laisser partir entraîné par les deux militaires. Liam et moi nous installons sur la banquette arrière de la voiture, ma tête posée sur son épaule. Nous voilà parti vers notre chez nous, nos pensées confuses et nos mains toujours enlacées. Personne ne nous séparera, je le garantie.
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L'amour n'a pas d'âge
Novela JuvenilElle s'appelle Lexy Rivera et fait partie de ces filles de bonne famille toujours sérieuses et bien habillées. Fille d'un grand chirurgien et d'une grande avocate, elle ne se sent pas dans son monde et préfère s'évader grâce à sa guitare et ses chan...