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« Je voudrais te parler de quelque chose Rafael, commençai-je.

— Tu veux qu'on monte ? Enfin... je veux pas te forcer mais... balbutie-t-il en rougissant.

— Bien sûr que je le veux, je te suis » le rassurai-je avec un baiser.

Nous avons déjà dormi ensemble après tout, quand il était venu me rejoindre sur mon canapé. Il faut qu'on profite de ces instants de tendresse ensemble... J'ai besoin de l'avoir contre ma peau. Je le suis donc, comme prévu, gravissant l'échelle quasiment verticale qu'il vient de déployer.

Il est vrai que je n'avais remarqué aucun escalier. Je grimpe avant lui, puisqu'il veut assurer mes arrières. Je pense qu'il profite aussi d'un point de vue qu'il n'a encore jamais eu sur moi. J'en rigole. Nous n'avons jamais parlé de tout cela. Notre relation est platonique pour le moment.

A vrai dire, je ne me sens pas inquiet. J'ai beau n'avoir aucune expérience avec des hommes, je me laisserai porter. Je verrai bien. Avec lui. Nous sommes dans la même situation après tout. Ce qui m'importe n'est que d'être ensemble, de nous créer une bulle inaltérable, de profiter de chaque instant.

Il a entendu mon rire, et je le vois hésitant. Il doit se demander pourquoi je souris autant, sans se douter des réelles raisons qui m'animent. Il vient s'asseoir à côté de moi, sur le lit ; me permettant de saisir ses joues entre mes mains et de l'embrasser avec bien davantage de sensualité que d'habitude.

« Je suis sûr que tu as jeté plus d'un œil quand je montais, ironisai-je.

— Mais... Pourquoi tu dis ça ? dit-il faussement choqué, baissant la tête tel un enfant le ferait en étant surpris en pleine bêtise.

— Parce que je l'imagine très bien, et que ce voudrait dire que j'ai réussi à te charmer... continuai-je.

— Tu penses avoir réussi ? répond-il avec aplomb.

— J'en suis convaincu, tu me l'as dit » terminai-je en le poussant légèrement sur le lit tout en l'embrassant.

Il ne répond pas, et saisit simplement mes lèvres avec les siennes. Evitant que ma tête ne vienne heurter le plafond, je laisse tomber mon visage dans son cou pour poursuivre ces doux baisers. Il souffle doucement, sans gémir, mais je vois sa peau se tendre, tout autant que ses bras qui se raidissent dans mon dos.

Je m'allonge alors sur le côté, contre lui, et reprends la parole :

« Rafael, il va falloir que tu m'écoutes.

— Tu es sûr que tu veux parler, maintenant ? me demande-t-il le regard plein de défi et d'envie.

— Je crois qu'après notre discussion, nous aurons d'autant plus d'ardeur à continuer, le rassurai-je.

— Alors je t'écoute mon chéri ».

En un millième de seconde, Rafael devient pourpre. Ses mains tremblent quasiment au contact de ma peau. Il panique. Il ne doit pas. Je pose de nouveau ma tête contre lui, mes lèvres collées à son cou. Ainsi positionné, en chuchotant, je lui parle :

« C'est adorable Rafael. Et ce ne me dérange pas, ne t'inquiète pas. Mon chéri, soufflai-je en renforçant ma prise sur lui.

— C'est vrai ?

— Evidemment Raf'. Tu ne dois pas douter de tout cela, vraiment. Maintenant écoute-moi.

— Promis.

— Je voudrais juste qu'on reparle un peu de tes projets artistiques. Même si je sais que c'est un peu douloureux pour toi... J'y ai pensé quand nous écoutions la musique ensemble tout à l'heure.

Special Teacher (B&B)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant