Épilogue

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Un an. Il aura fallu seulement un an pour que notre école ouvre. C'est parfait ainsi. Rafael est en train de terminer son master 2, avant de rejoindre en théorie les rangs des enseignants. A moins que le conservatoire ne lui demande de rester à plein temps, vu que les parents comme les enfants ne cessent de réclamer ses interventions.

Nous fêtons le premier anniversaire de l'école. C'est déjà la deuxième rentrée. Il y a environ deux ans, Favian m'avait rappelé comme prévu. Avec déjà des idées incroyables et, surtout, des contacts et des financeurs. En quelques mois le projet était ficelé et proposé aux partenaires, les siens et les miens.

Ramon a pris sa décision en environ dix secondes, m'assurant que tous les enseignants des disciplines artistiques pourraient venir de chez lui. Concepción a réussi à convaincre son conseil d'administration de participer à la gouvernance, nous donnant un crédit important, même si l'université ne verse aucun fond. Mon directeur a tenu sa promesse : notre école a ses locaux dans une aile peu utilisée de l'établissement, ce qui nous évite de nombreux frais. Surtout, le conservatoire a donné son accord pour que des prêts de matériels soient mis en place.

Quant à Favian, il a mobilisé les partenaires de Marc qui n'ont pas cherché à savoir davantage que le nom des principaux acteurs. L'école dans laquelle enseigne Favian ne s'est pas engagée en apprenant que l'université et mon école de commerce étaient avec nous, mais a laissé la porte ouverte à toute collaboration. Bref, rien ne pouvait mieux se passer.

D'autant plus que tous mes amis ont été là. Pendant un an, ils m'ont aidé. Maximino a construit tout le budget, Raphaël a proposé de venir donner des cours bénévolement la première année, Bianca s'est portée candidate pour me seconder sur la pédagogie. Sans oublier Rafael qui n'a pas arrêté de m'aider dans les tâches les plus ingrates, autrement dit dans l'administratif...

Grâce à lui et à l'excellente communication qu'il a menée, l'école affichait déjà complet lors de sa première rentrée. Pour la deuxième, nous avons même du mettre en place une sélection à l'entrée. Pas une ombre au tableau d'un point de vue professionnel. Ni même personnel, puisque Rafael a très rapidement emménagé dans mon appartement.

Du moins jusqu'au jour où ses parents sont arrivés à l'improviste à l'adresse de son ancien appartement sans l'y trouver. L'argent qu'ils lui envoyaient lui permettait de vivre un peu mieux et, de son propre souhait, de contribuer aux achats quotidiens. Evidemment, leur rencontre a été explosive, surtout lorsqu'ils ont appris que nous étions en couple. Depuis ce jour-là, ils ont coupé les virements et tout contact avec leur fils. Parents indignes.

Aujourd'hui, bien au-delà des uns ans de notre école, c'est surtout la date anniversaire de notre couple. Deux ans que nous nous sommes déclarés autour du piano. Et j'ai décidé de lui faire une surprise. C'est le gala d'ouverture de l'école et les étudiants ont appris le Dies irae du Requiem for my friend. Puisqu'il m'a appris à jouer le requiem dans son intégralité, c'est moi qui suis au piano. Mais ça il ne le sait pas. Il ne le saura que quand le rideau se lèvera. Autrement dit, maintenant. Il est évidemment au premier rang. Et quand je pose mes mains sur le clavier, je n'ai rien d'autre à lui dire que... Pour toi. Je t'aime.

Special Teacher (B&B)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant