L'Ange Déchu [TERMINÉ]

Chap.8 : La fillette

Cela fait trois jours que je suis avec Andy et depuis cette nuit où j'ai frôlé la mort. Mon ange plutôt noir certes, mais je sais qu'il n'est pas mauvais pour autant, il est persuadé que je me ferais régulièrement attaquer et que je serai mise en danger par cette fréquentation. Même si ça s'avère être vrai, peu importe, tout ce que je désire c'est rester auprès de lui. Il est constamment anxieux, il a peur que je le quitte à cause des risques liés à notre relation et aussi qu'il ne réussisse pas à me sauver la prochaine fois.

Je me promène dans la rue, quelqu'un m'accoste, une enfant. Elle me fait froid dans le dos, elle me rappelle cette sensation de surnaturel que j'ai ressentie lorsque l'esprit m'a attaquée.

- Amour unique de l'ange déchu, peux-tu m'aider ? Me demande-t-elle adorablement.

Je reste figée un moment sur "amour unique de l'ange déchu". Comment peut-elle savoir pour mon petit ami ? Elle doit être un être inhumain. Je commence à m'inquiéter, elle pourrait très bien être un mauvais esprit... Que dois-je faire ? Je sors mon téléphone de ma poche prête à appeler Andy. La fillette m'en empêche.

- Je suis un fantôme errant, j'espérais que tu puisses m'aider puisque tu peux me voir. Si ma maman découvre ce que je lui avais caché, je pourrais partir en paix.

J'accepte, pourquoi pas me rendre utile au point où j'en suis ? Elle me guide jusqu'à la maison de sa mère et me dit le code de l'immeuble. Je ne suis pas très chaude pour entrer par effraction, je stresse terriblement, mais je ne peux pas la laisser tomber. Je pénètre l'appartement. Je prends un papier et un stylo traînant sur la table et écrit ce que l'enfant me dicte :

- Maman, je suis désolée. J'étais arrivée à un point où je ne pouvais plus trouver la force d'aller à l'école. J'avais la boule au ventre chaque matin avant d'aller en cours. Mon professeur, dit-elle en bégayant, il me faisait froid dans le dos...  L'idée qu'il puisse recommencer me terrifiait. Il baissait mon pantalon et quelque chose de dur entrait à l'intérieur de moi, cela faisait terriblement mal. Il a dit que si j'en parlais à quelqu'un il, elle fit le geste d'un couteau qui lui tranche la gorge. Je suis désolée de t'avoir laissée seule, je t'aime maman.

Je finis d'écrire les derniers mots puis je laisse s'échapper une larme profondément touchée par cette tragique histoire. Je savais que la nature de l'homme était plus affreuse que l'imaginable, cependant je n'ai jamais été témoin d'une chose pareille. La petite fille me sourit et me remercie puis elle disparaît dans une lumière aveuglante. Je sors du bâtiment encore chamboulée mais rassurée qu'elle ait pu partir paisiblement. Kellin m'attend à l'entrée, je n'ai aucune idée de ce qu'il fait là, mais ça me paraît louche. Je vais le voir.

- Qu'est-ce que tu fais là ? Je lui demande assez direct.
- Je venais assister à ta première fois, me dit-il avec un sourire narquois.
- Quelle première fois ?
- Celle où tu aides un fantôme errant à s'en aller.
- Tu es bien au courant... tu me suis ?
- J'en sais beaucoup plus que tu ne crois. Ah au fait, si tu te rapproches trop d'Andy ça ne me plaira pas, menace-t-il si froidement que ça en est presque inquiétant.

J'ignore son propos et je tente de me remettre en chemin mais je suis arrêtée par Kellin qui me retient.

- C'est clair ma belle ?
- Je suis libre de mes choix.
- Tu seras à moi quoi qu'il arrive. Il est inutile de résister.

Lui qui était si gentil, il paraît si terrifiant... De plus que je ne suis plus si confiante depuis que je suis au courant de sa vraie nature. Un démon c'est censé être le contraire de ce qu'Andy était à l'origine, ça m'étonnerait qu'il soit un ange. Il a quelque chose derrière la tête et je dois me méfier. Je pars. Heureusement pour moi, il ne me suit pas.

Lorsque j'arrive devant ma maison, je vois Andy posé contre la villa les mains dans les poches au regard mystérieux si attirant. Je me dirige vers lui, il met sa main sur mon dos et me pousse contre lui, il approche ses lèvres des miennes et m'embrasse. C'est sa façon de me saluer. Une fois tous les deux décollés l'un de l'autre, je rentre. Je vais directement dans ma chambre où je retrouve mon copain.

Je lui explique ce qu'il m'est arrivé, les larmes aux yeux car les émotions refont surface. Il est furieux. Le fait que je ne lui ai pas tout de suite téléphoné car ça aurait pu être une ruse doit être la raison de son énervement. Il me tourne le dos, se gratte la tête et commence à faire des va-et-vient. Je m'excuse, il m'ignore, il est trop irrité et paniqué à la fois. Alors j'emplois les grands moyens, je me mets face à lui et l'enlace. À mon contact, il se calme.