Chapitre 24

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Quand la grande porte se ferma derrière eux, Jungkook eut un sursaut, se retournant vers elle par réflexe, et au moment où il jeta des coups d'œil autour de lui, Taehyung n'était plus là. Pas étonnant finalement. Il resta encore un peu devant ce chiot avant de se relever, et un nouveau sursaut le prit quand une main se posa sur son épaule.

« Ça y est, lui sourit Taehyung, je lui ai laissé un mot dans son atelier pour lui proposer de passer chez moi dans les jours qui viennent, j'en ai marre de venir pour rien. On repart ?

- Je te suis. »

Jungkook se trouva bête de ne pas avoir eu confiance en Taehyung, et désormais il était heureux de constater qu'il ne s'envolait pas comme ça chaque fois qu'il tournait les yeux, ça le rassurait. Sur le chemin, les deux garçons étaient sereins, pourtant le plus âgé coupa court à tout ça d'une simple question :

« D'ailleurs mon Kookie, puisque tu ne travailles pas dans cette boutique mais que tu n'as pas osé me l'avouer, tu y faisais quoi au juste ? »

Jungkook sentit ses muscles se crisper ; bien sûr que Tae n'avait pas pu croire à son histoire, c'était beaucoup trop stupide, le petit brun ne savait pas mentir et son hésitation désormais l'enfonçait encore plus. Il s'était trahi tout seul.

« En échange de mon aide de temps en temps pour tenir le magasin, Namjoon et Jin me laissent y passer ma journée, au chaud, et me paient de quoi manger.

- Mais pas de salaire ?

- Non.

- Donc pas d'endroit où dormir...

- Je l'aime bien mon banc, plaisanta Jungkook sans conviction.

- Dis pas n'importe quoi Kookie, tu ne peux pas aimer ce vieux tas de bois glacial.

- J'y dors de mieux en mieux tu sais.

- Super, en plus tu t'y habitues, ironisa Taehyung avant de poursuivre en soupirant. Depuis la première fois que je t'ai vu je m'inquiète : ça se voit que t'avais jamais fait ça avant, ça se voit que t'es un mec bien, et surtout, ça crève les yeux que t'es beaucoup trop jeune pour n'avoir ni d'endroit où dormir ni de quoi manger si cet employé ne t'aide pas. Jungkook, je m'inquiète pour toi, je déteste voir des gens souffrir et toi, ton regard, il crie que tu as mal et que tu as besoin d'aide.

- Ne t'inquiète pas Taehyung, ça ira.

- Tu feras quoi après les vacances ? Si tu ne travailles pas, c'est que t'es étudiants et que jusque là tes parents te payaient tes études, mais s'ils ne sont plus derrière toi et que tu ignores même où vivre, comment est-ce que tu vas faire ?

- Je... je ne sais pas, hésita Jungkook en sentant l'angoisse l'envahir, je verrai, peut-être que... que je...

- Kookie... t'as l'air tout égaré. Tu ne songes même pas à retourner chez tes parents ?

- Non, ils ne m'accueilleraient pas. Je ne peux pas.

- Alors ce soir tu dormiras encore dehors ?

- Tant que j'ai un endroit au chaud où passer ma journée, ça me va pour l'instant.

- Pour l'instant.

- Et pour l'instant, j'ai juste envie que tu me parles de toi, Taehyung. »

Le châtain sourit, ils échangèrent quelques banalités et les deux jeunes gens se séparèrent devant la boutique de vêtements pour hommes. Jungkook étreignit brièvement Taehyung dans une accolade toute amicale et retourna retrouver ses amis. Les deux s'enquirent du déroulement de la promenade que le plus jeune leur raconta très brièvement, omettant de nombreux détails qu'ils n'avaient pas besoin de connaître. Jin lui avait ensuite rendu son pull, de sorte à ce que Jungkook puisse rendre le sien à Taehyung.

Lorsqu'il retourna sur son banc, Jungkook était anxieux : Jin fermerait son magasin jusqu'au vingt-six décembre, depuis deux semaines il ouvrait tous les jours afin de se permettre ces petites vacances, et de pouvoir également les offrir à Namjoon. Ils méritaient bien ces trois jours de fermeture, d'autant plus que les affaires avaient été bonnes. Ainsi, pendant trois jours, Jungkook aurait à se débrouiller seul toute la journée. Jin et Namjoon l'avaient incité à venir chez eux pour passer Noël en leur compagnie, mais il avait refusé, il se sentirait de trop, en dépit de ce que les deux autres lui assuraient.

Et pourtant, quelque chose le rassurait, il ne savait pas quoi, mais son cœur était chaud, comme repus de bonheur. Il était anxieux, mais quelque chose lui disait qu'il n'avait aucune raison de l'être.

Un souhait pour Noël [Vkook]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant