la cité aux monstres

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elle exhale par les égouts
d'un souffle tiède et humide,
elle les rend tous fous,
une nouvelle forme de suicide.

comme une araignée ensevelie
dans une fourmilière,
ta place n'est pas ici,
aucune odeur familière.

les passants te font peur,
ils glissent trop vite,
le visage couvert de vapeurs,
dans l'œil sept parasites ;

ils veulent tes os
et les gargouilles perchées
psalmodient leurs eaux,
ces psaumes maudits dans leurs trachées...

une idole hante le métro,
c'est elle qui écarte la foule
sans que tu ne saches trop
pourquoi elle se coule :

c'est elle qui t'a réveillé ivre
juste avant ton arrêt,
sur tes genoux reposait son livre,
elle en a pleuré ;

mais elle ne te protègera pas
des titans du musée,
du boulevard des trépas,
des seigneurs malavisés...

au coin de chaque rue
se trouve un veilleur
dont la voix a disparu,
mais à l'œil protecteur

et il illumine comme un phare
la vie invisible du passé,
et à ses pieds sur le trottoir
s'amoncellent des scarabées.

la cité invincible boîte de décombres,
elle bégaie et trébuche ;
mais jamais elle ne sombre.
tu en as fait ta ruche.

ad nauseamOù les histoires vivent. Découvrez maintenant