natura abhorret a vacuo

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je veux mourir dans les sous-bois.
je veux dormir entre les noueux doigts
de notre ancêtre assoupi sous terre,

des violettes pousseront de mes cicatrices
et de la mousse grandira là où jadis
la colère déchirait ma chair.

au creux de mon estomac des anémones
fleuriront, et une éclatante couronne
de circées effleurera ma joue ;

mon souffle doux et somnolent
enfantera en exhalant
une rosée sucrée sur mon cou.

là, mon corps tiède et recouvert de lierre
sera pleuré par les angelots de la terre
métamorphosés en faons et en mésanges,

artémis et son jumeau flamboyant
en me cueillant le visage souriant
m'offriront une place près des anges.

attendez, j'entends pan au loin qui appelle :
il chante sur le divin et les mortels,
une couronne d'ancolies sur les cornes ;

et les nymphes sur l'herbe tendre
content à qui veut entendre
les fables de mes soirées mornes.

la nature a horreur du vide

ad nauseamOù les histoires vivent. Découvrez maintenant