souviens toi que tu vas mourir
c'est un cimetière qui ne veut pas fleurir,
un jardin fait d'os, de bois et de pierre ;
je marche sur les grands cercueils
pour tomber dedans, et mon deuil
ne sera fait que par psychopompe et les vers.
le corbeau à la fenêtre écoute ces vers,
comme si loxias dans son halo de lumière
s'assurait de la survie de ma fantaisie ;
c'est car tu parles trop des parques,
tu fossoies ta propre tombe dans le parc
où sont nées tes poésies.
on frappe le sol pour réveiller pluton,
on flirte avec la mort comme des moutons
qui désertent du troupeau vers le lac ;
trop contents d'être chassés par les chiens
on s'accroche à la vie car c'est bien,
on court jusqu'à l'arrêt cardiaque.
mes poèmes veulent tous raconter une histoire
du grand berceau jusqu'à l'abattoir
on a quelque chose à justifier,
mais c'est profond sous ma conscience
mais pas abstrait, je n'ai pas la clairvoyance
alors bien sûr ça paraît étranger ;
je le scande car ils ne lisent plus :
ce n'est ni idéel ni confus,
j'ai simplement perdu le berger.
j'ai bien envie de dire d'un air détaché
que la mort n'est belle que pour les fauchés
mais plus je la vois et plus je l'aime,
un peu comme un mauvais film sans budget,
on est toujours ravis de le juger,
comme la mort, les nanars et mes poèmes.