vincit qui patitur

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tu m'as couvert sur le champ de bataille,
une lance perçant le ciel d'une entaille
et l'autre main me recueillant en ton creux ;

le sol sec s'abreuvait de mon tiède sang,
et victime de mon cerveau impuissant
j'ai entrevu, sans le savoir, un dieu.

et dans un éclair de bestialité et de rage
tu m'as montré tout le courage
que j'avais oublié dans mon cœur ;

tu as réuni les plus belles armes,
et le feu de la guerre a séché mes larmes
pour que tu me sanctifie par la douleur.

là, j'ai montré toutes mes dents
et je suis plongée dans les feux ardents
du combat contre moi-même ;

là, j'ai déchiré avec une immense cruauté
la bête qui dévorait ma santé
en faisant de moi un sanglant anathème.

et tu m'as fait agenouiller à tes pieds
pour boire le sang encore chaud du gibier
que tu m'as aidé à combattre ;

sans force mes genoux se sont dérobés
et, l'œil ébloui par ton infinie majesté,
j'ai bu ma souffrance car je t'idolâtre.

tu es pour moi la bataille contre le mal
qui ronge mon cerveau comme un animal
qui serait affamé de lumière et d'espoir ;

que ta grandeur élève les abattus,
que ta colère fasse encore mille vaincus,
qu'ils illustrent l'empire de ta gloire.

il l'emporte celui qui souffre

à arès

ad nauseamOù les histoires vivent. Découvrez maintenant