ORPHÉE & TÅVIE ━ﾞLA PASSE-MIROIR✔

Chap 11. Changement de décor

Orphée était confiné dans sa chambre alors qu'Athénaïs, l'ambassadrice, était à l'étage d'en-dessous à peut-être déballer d'odieux mensonges.

Il se posait mille et une question, alors que Pistache posait son dernier bandage sur l'une de ses blessures de duel. Il avait maintenant une bande blanche au travers du torse et le mollet enguirlandé, mais au moins, ces entailles ne se voyaient pas une fois ses habits enfilés.

Et si, il allait directement en bas pour arrêter une peut-être affreuse rumeur ? Non. Il en avait déjà fait qu'à sa tête et s'il se montrait comme ça, sans réfléchir, Tåvie et Borromee n'allaient jamais lui pardonner. De plus, les deux femmes semblaient vraiment se détester. Tåvie lui avait lancé un regard terrible lorsque l'ambassadrice avait été annoncé.

Comment allait-il se sortir de tout ce brol ?

Mais, il avait une idée. Parce qu'il avait toujours plusieurs tours dans son sac. Enfin, il l'espérait.

  -Pistache, déclara-t-il en baillant exagérément et s'allongeant sur le dessus de lit, je vais me reposer un peu. Ne me dérangez pas, avant une demie heure, s'il vous plaît ?

Elle parut hésiter un instant et lâcha.

  -Bien monsieur, je vais prévenir mon seigneur...

  - Ce n'est pas la peine, coupa Orphée aussitôt, prenez une pause en attendant.

Il avait totalement improvisé ses paroles. Heureusement, un large sourire fendit le jeune visage de Pistache, elle le remercia en plusieurs révérences avant de refermer la porte.

Orphée savait qu'elle serait là, à surveiller le couloir. Après tout, il s'était déjà enfui une fois. Il comptait le refaire, mais plus près et pas de la même manière.

Après tout, il était Passe-miroir et ici, personne ne le savait. Sauf lui. Alors, il allait utiliser ce secret pour se glisser dans le salon du dessous et écouter pourquoi Athénaïs, qui semblait être l'ennemie de Tåvie d'une certaine manière - il n'y comprenait que trop rien - venait carrément provoquer une audience avec Borromee.

Orphée l'avait remarqué le long de ces nombreuses semaines, les invités de marque allaient dans le salon rouge.

Il fit gondoler la psyché de sa chambre comme de l'eau et passa son visage dans le joli miroir mural, au-dessus de la cheminée de la pièce à côté du salon rouge. De là, comme sortit d'une petite mer verticale, il sauta sur la cheminée et manqua de se ramasser sur le plancher en glissant sur le tapis. Fichtre !

Il se remit sur pieds et à pas discrets - enfin il essayait, c'était presque déjà raté - il alla dans le couloir et se cacha à côté de la porte, plaqué contre le mur et un tableau inquiétant.

  - ... Fharazad vous a pardonné de votre erreur au moment même où vous avez posé le pied en dehors de la cour, Borromee, vous le savez, vous allez devoir revenir. Déclara la voix joueuse.

Orphée l'avait reconnu, c'était Athénaïs. De toute manière Tåvie ne parlerait jamais comme ça de son existence. L'erreur de Borromee était d'avoir conçu un enfant avec l'esprit de famille ?

  - Mon oncle doit se reposer. Se protéger. Claqua une voix glaciale.

Tåvie. Des yeux métalliques. Il ne les voyaient pas, mais il le savait.

  - C'est vrai, que d'après les torchons qui nous servent de gazettes, Borromee n'est qu'un favoris destitué, mais la crème de la cour sait parfaitement que non. Ce qui vous rend aussi dangereux, n'êtes-vous pas d'accord avec moi, chère intendante ? Lança le ton ironique.