Chap 18. Chacun est hypocrite

327 20 87
                                    

Orphée était maintenant sûr de deux choses : un, chacun était hypocrite dans ce Clairdelune de malheur et deux, les jupons ce n'étaient vraiment pas pratique pour se battre. Vraiment pas.

Il était assis contre un mur, les mains menottées dans le dos. Mais quel mur ? Celui d'une des cellules de l'ambassade, qui n'était en vérité qu'un vieux débarras. Tableaux griffés, tables aux pieds brisés et il ne savait quoi d'autre encore. La lumière venait de la porte et elle était fine.

Un vieux débarras certes, mais dont il aurait dû mal à sortir. Les sabliers blancs, sa bagarre, son rôle en tant que Pantoma, rien ne lui facilitait la tâche.

Orphée souffla à la manière d'un courant d'air se faufilant dans un objet cassé. L'un des gendarmes s'était bien venger d'un coup de pied dans ses côtes. Elle n'était pas fêlée for heureusement il était sensé être une femme. On ne l'avait pas trop amoché mais on lui avait supprimer les trois sabliers bleus que lui avait donné Hildegarde.

Bon sang et dire qu'il aurait pu partir de ce taudis, juste en arrachant une goupille.

Bref. Il bouillonnait encore de rage et même si sa force aurait pu le trahir, il s'en fichait.
Ni Borromee, ni Tåvie n'étaient venu le libérer de ses chaînes. Il commençait à se poser des questions et il n'était pas sortit de l'auberge.

Du moins, c'était ce à quoi il pensa lorsqu'il aperçu la silhouette repoussante et le visage de Ginevra, la majordome d'Athénaïs. Il se releva d'un bon, mains menottées et tout de suite en prenant de la hauteur, il se sentit moins vulnérable. Qui sait ce dont elle était capable après tout ?

Elle se faufila dans la cellule et referma la porte derrière elle, un bougeoir à la main.

  - Vous vous êtes bien défendue, j'ai rarement vu un tel spectacle et pourtant nos gendarmes ne sont pas tout doux. Commença-t-elle.

Orphée serra la mâchoire. Il ne pouvait pas répondre s'il voulait garder le rôle de la bonne. Enfin, il avait pas besoin de répondre, un poing dans la mâchoire et cela suffisait amplement pour se faire comprendre. Bon certes, pas de manière pacifiste, mais il n'était pas d'humeur après tout.

Ginevra s'avanca vers lui et leva la tête, parfaitement confiante.

  - Ma pauvre, vous vous êtes faite avoir. Triste sort, mais personne n'oserait provoquer un meurtre aussi bâclé, avec tout le bon peuple autour et une tripotée de gendarmes dans les parages. Comment allez-vous faire ma grande, hum ?

Il y avait clairement un ton moqueur dans sa voix. Orphée prenait vraiment sur lui pour rester calme. La question c'était que lui voulait-elle ? Récupérer la clef de sa chambre sèche pour la donner à une autre nouvelle puisque son sort était scellé ou c'était autre chose ?

  - Dehors, maintenant, chuchota la majordome, M. Borromee défend votre cause avec tellement d'honneur que je me demande quel est votre talent avec votre bouche ou votre main pour être à ce point importante. Cela change du tout au tout...

Borromee bougeait finalement son orgueil ? Ce n'était pas trop tôt. Mais quelque chose n'allait pas. Orphée la fixa impassible grâce à son costume Mirage.

  - Mais cela n'est pas très important puisque nos gendarmes qui ont soif de... justice, elle gloussa, ont décidé de vous pendre haut et court avant que ma maîtresse choisisse de vous sauver.

Pour le coup, Orphée se sentit mal à l'aise. Se faire pendre, s'était définitif et il avait beau être fort et avoir certaines habilités, la mort gagnait toujours. Que devait-il faire ? Dépeindre le visage de l'hypocrite ou se taire ?

ORPHÉE & TÅVIE ━゙LA PASSE-MIROIR✔Où les histoires vivent. Découvrez maintenant