Garde du corps [BXB]

Prologue

- Je ne les contrôle pas. Elles viennent toutes seules. Je crois bien aller. Mais en fait, rien ne va. Je ne contrôle rien. Je ferme les yeux, j'essaye de penser à autre chose. Mais ils sont toujours là, à me regarder.

Ma psychiatre note mot par mot ce que je dis, sans même relever son regard vers moi. Elle écrit, vite, avec un stylo noir, sur un vieux carnet aux feuilles blanches. Nous sommes dans une pièce, grande, assez sombre. Je suis assis sur un canapé, elle, sur une chaise. C'est toujours la même chose. Je parle, elle note. Elle me pose des questions, et je reparle. Normalement, mes parents sont là, avec moi. Aujourd'hui, c'est la première séance où je suis seul. Selon elle, cela m'aiderait à dire des choses.

- Et quand tu vois ces deux personnes, tu vois leurs visages ?

En me posant cette question, elle leva son menton vers moi, avant de replonger son regard dans ses notes.

- Non.. Enfin, ils sont toujours masqués.

- Et est ce qu'ils te disent des choses ?

Je dirigeai mon regard vers mes pieds. Je n'aimai pas avoir ce genre de discussion. Parlez de mes crises d'angoisse, de mes cauchemars. Depuis cette nuit-là.

- Je les vois ouvrir la bouche, mais je n'entends rien. C'est comme ci... J'étais coupé du monde entier. Ils sont là, devant moi. Je suis seul. Ils s'approchent de moi, me disent des choses que je n'entends pas, et je reviens à la réalité.

XXX

- Monsieur et Madame Pearson, asseyez-vous, je vous en prie.

Les deux parents d'Adam s'assirent là où leur fils se tenait il y a quelques minutes. La psychiatre tenait ses notes devant elle, les lisant très vite avant de rediriger son regard vers les parents.

- Je pense que ma technique de le laisser seul avec moi marche.

- Que voulez-vous dire ?

La mère du jeune adolescent avait son sac sur ses jambes, alors que le père regardait par terre.

- Je viens d'apprendre que votre fils fait des crises d'angoisse, ainsi que des cauchemars. Pour faire simple, il revit constamment la semaine qu'il a vécu il y a maintenant deux mois.

Des larmes commencèrent à couler de la femme blonde qui se tenait devant la psychiatre. À côté, le mari ne laissait rien paraître.

- Comment ça des crises d'angoisse ? George, t'as entendu ?!

- J'ai très bien entendu.

Il répondit sèchement. La psychiatre reprit la parole, alors que la mère d'Adam sortit un mouchoir de son petit sac blanc.

- Durant la semaine où il a été séquestré, Adam a vécu des choses dures. Bien qu'il ne nous ai tout dit, il c'est passé beaucoup de choses, tellement qu'aujourd'hui, il a des séquelles psychologiques. Votre fils ne se sent pas en sécurité, pour faire simple. Il a peur. Il a peur que ces deux individus reviennent. Pour lui.

Un sanglot sortit de la bouche de la femme, qui vint se blottir dans les bras de son mari. L'homme, lui, ne dit toujours rien.

- Je pense avoir une solution.

Le regard de George, et d'Isabella, sa femme, se perdit dans ses yeux. Leurs yeux étaient rouges et brillants.

- Si votre fils ne se sent pas en sécurité, il faut lui en amener.

- C'est-à-dire ?

- Je pense que votre fils aura besoin d'un garde du corps. Une personne qui le suivra quand il sortira, quand il sera seul. C'est le seul moyen pour que ce dernier se sente en sécurité. Et ça, jusqu'à que les deux individus soient attrapé par la police.