Garde du corps [BXB]

Chapitre 27

- Ce... Ce n'est pas possible.

Les larmes qui roulaient le long de mes joues ne se stoppaient pas. Je n'arrivais pas à tourner mon regard de ma psychiatre. Ce n'était pas possible. Ce n'était pas elle. Comment je n'avais rien pu voir ?

- Et comme personne polie, je te présente mon mari, Ben.

L'homme enleva son masque à son tour, pour laisser paraître un visage d'ange, d'apparence. Voilà pourquoi personne ne les avait soupçonnés : ils n'avaient pas la tête de tueurs en séries. Ils n'avaient pas le profil pour. Elle psychiatre, et lui... Je ne savais pas.

- Vos absences, vos déplacements de rendez-vous...

- Tout était lié, Adam. Absolument tout.

Elle prit une chaise, qui était rangée sur le côté, et s'assit, devant moi, laissant tomber ses cheveux roux en arrière. Là encore, elle n'avait pas le profil. Elle était en talons, maquillée, et était vêtue d'une robe noire. Elle avait caché son jeu pendant des mois. Pendant des semaines, je discutais en réalité, chaque semaine, avec une meurtrière.

- Chéri, tu peux remonter ? Je voudrais discuter avec Adam.

Sans un mot, ce dernier s'exécuta, et monta les escaliers, un à un. Elle avait un sourire machiavélique, dessiné sur ses lèvres. Un sourire qui mélangeait rancœur, folie, et tristesse. Un sourire qui me faisait froid dans le dos.

- Depuis le début, Adam. Tu discutais avec moi. Tu discutais de tes problèmes, de tes cauchemars. Et tout ça, c'était de ma faute, avec mon mari. Mais tu ne sais même pas à quel point, je me réjouissais de te voir souffrir.

Ses mots me faisaient mal, et me donnais des frissons dans le dos. Je lui avais fait confiance, ainsi que mes parents. Je lui avais tout raconté, pour moi, alors que depuis le début, elle le savait. Elle connaissait tout, de moi. Mes craintes, mes phobies, mes cauchemars. Elle en savait plus que mes propres parents.

- Pourquoi ?

- Pourquoi ?

Elle se leva de sa chaise, laissant le masque sur cette dernière. Elle s'approcha de moi, faisant le tour de mon petit espace privatisé. J'étais sa proie. Elle était le prédateur.

- Pourquoi ?! Tu oses me demander pourquoi, Adam ?

Sans même m'en rendre compte, elle me posa un couteau sous la gorge, le pressant fort contre ma pomme d'Adam. Coïncidence ? Je ne crois pas.

- Je pourrais te couper cette petite boule que tu as sous ta gorge, et te laisser te vider de ton sang...

Elle me regarda, droit dans les yeux. Son sourire avait totalement disparu, laissant place à un regard remplie de haine. J'avais l'impression d'être dans un cauchemar. Ça ne pouvait pas être elle. Après quelques minutes, elle retira le couteau de ma gorge.

- Mais pas tout de suite, nous avons des comptes à régler, toi et moi.

James

Il était presque deux heures du matin, quand je rentrai enfin dans ma petite chambre d'hôtel miteuse. Nous avions traîné dans les rues, avec Anna et Jordan, à la recherche d'indices, pouvant nous indiquer où se trouvais Adam. En vain.

Plus les heures avançaient, plus je perdais espoir. J'appelais tous les matins, et tous les soirs, le commissariat, pour savoir s'ils avaient des nouvelles. De leur côté aussi, tout était négatif. Je m'assis sur mon lit, défait, et plongeai ma tête contre un coussin. J'avais envie de pleurer, hurler. Mais je n'y arrivais pas. Car je savais qu'Adam était toujours en vie, et que je le retrouverai.

Même après tout ce qui c'était passé, sa mère m'avait rencontré, dans un bar, pour pouvoir discuter de lui. Elle m'avait donné des informations, qui pouvaient m'être utiles. Mais là aussi, en vain. Elle avait parlé de son fils, comme un héros. Un jeune adolescent qui se battait pour vivre, pour être heureux, pour oublier son passé. Elle ne lui en voulait pas d'aimer les hommes. Elle ne m'en voulait pas d'aimer son fils. Elle le voulait simplement en sécurité. Je lui avais promis que, lorsque nous le retrouverions, je le garderais en sécurité.

Ma famille dans le Colorado m'avait appelé, me demandant où j'étais. Étant donné que je ne pouvais pas divulguer trop d'informations, je leur avais simplement dit que je m'étais en fait arrêté en Californie, pour prendre quelques jours de vacances, pour me changer les idées. Ils n'ont pas cherché à comprendre plus.