Chapitre 26

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Jordan

- On la soulève à trois ! Un, deux, trois !

Mes collègues et moi soulevions le brancard de toute notre force, malgré la chaleur qui nous tapait le système. Nous avions été appelés il y a une heure de ça pour un incendie, dans une petite maison perdue dans la campagne. Un jeune couple est passé par là, et a vu de la fumée noire sortir des fenêtres de la maison. Nous avons été interpellés, et quand nous sommes arrivés, la moitié de la maison été déjà en ruines.

- Nous n'avons pas beaucoup de temps ! Ne réfléchissez pas, et sortez d'ici !

Notre chef, le commandant Sarn, nous guidait, et nous disais ce qu'il fallait faire. Fort heureusement, dans cette petite maison, vivait seulement une dame, avec ses deux chiens, et d'après quelques témoignages, treize chats. Nous avons trouvé seulement un des deux chiens, et pas un chat en vue. Mais le plus important, maintenant, c'est la vie de la dame âgée.

- On y est presque, encore un effort les gars !

Malgré la combinaison que j'avais sur le dos, la chaleur me tapait la peau, et j'avais l'impression qu'à chaque pas, quelqu'un me versait un litre d'eau sur la tête. Même si la femme âgée n'est pas lourde, notre combinaison l'est. Et avec la chaleur, chaque mouvement que nous faisons est difficile.

- On y est ! Déposez là dans le camion, on l'amène tout de suite à l'hôpital.

Sur ses mots, mes collègues et moi déposions la femme dans le camion des ambulances, avant que des infirmiers grimpent à l'intérieur de ce dernier. D'autres de mes collègues étaient en train d'essayer de cesser le feu, en vain. Il ne restera rien de cette maison.

- Bien joué Jordan. Tu as eu du cran.

Je me retournai, pour faire face à mon chef, qui buvait de l'eau. Le demi-litre de la bouteille descendit d'un cran dans sa gorge. Je devrais aussi aller voir.

- Merci. Je n'ai pas réfléchi. Quand j'ai vu la maison comme ça, je me suis tout de suite porté volontaire pour rentrer avec vous.

- Et ça prouve beaucoup de choses. Pas besoin de revenir à la caserne, tu pourras rentrer chez toi et te reposer. Je te revois la semaine prochaine.

Il me serra la main, et partit en direction du camion de pompier. Si j'ai décidé de devenir pompier volontaire, c'est pour ça. Sauver des vies. Même si parfois, nous ne pouvons rien faire, parfois, nous pouvons en sauver. C'est le risque du métier, et c'est ce que j'aime. Je regardai la maison, et les quelques flammes qui résistaient, malgré la force du jet d'eau. En regardant la bâtisse tomber en ruines, je pensais à Adam, aussi. Je pensais à cette soirée, où un mec est intervenu, alors que je parlais avec Anna. Trois jours qu'Adam avait disparu. Trois jours durant lesquels je ne me sentais plus pareil.

James

- J'ai posté des annonces. J'ai fait le tour des quartiers, interrogés des gens.. Ça n'a rien donné.

Je m'assis à côté d'Anna, qui était sur son téléphone, dans un parc. Malgré l'hiver, aujourd'hui, le temps était plutôt ensoleillé, et nous avions décidé de nous donner rendez-vous au parc.

- Je suis retourné au commissariat, tout à l'heure. Ils n'ont rien de nouveau.

Elle déverrouilla son téléphone, et le posa entre son entre-jambe. Elle regarda droit devant elle, sans rien dire au début. Un silence s'installa, pas gênant, mais pesant. Un silence qui voulait en dire beaucoup sur notre état de ces derniers temps.

- Trois jours. Trois jours qu'il a disparu, James.

Je n'arrêtais pas d'y penser, matin, midi, et soir. Je n'arrivais plus à dormir, les nuits. Après l'apparition chez les parents d'Adam, son père est allé déposer un dossier, pour signaler sa disparition. Bien sûr, cela ne faisait pas 48 heures qu'il avait disparu, mais son père à su se faire convaincant, et lorsqu'ils ont regardé le dossier d'Adam, les policiers ont compris. Des annonces à la radio, à la télé, nous font part d'Adam, et nous invite à donner des informations si nous en avons.

- Tu penses que... Nous allons le retrouver ?

Je pris une grande inspiration, avant de répondre.

- Nous le devons. Il compte sur nous. Il sait que nous faisons tout notre possible pour le retrouver. Je ne baisserai jamais les bras. Jamais pour Adam.

Le téléphone d'Anna sonna, et cette dernière décrocha sans trop attendre. J'en profitai pour regarder aux alentours de moi. Le parc était bombé, entre adultes, enfants, et adolescents, qui profitaient du soleil qui perçait pour la première les quelques nuages qui régnaient au-dessus de Seattle. J'aurais aimé être là, avec Adam, profité avec lui de ce semblable printemps.

- Je dois rentrer, ma mère m'attend. On ce dit comme d'habitude, 9 pm dans ta chambre d'hôtel ?

Je dirigeai mon regard vers Anna, qui était debout prête à partir. Prête à tout pour retrouver son meilleur ami.

- On fait comme ça. 

Garde du corps [BXB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant