Je le regardais faire son lit, sous mes yeux. Étant donné qu'il s'agit de mon "bodyguard", et que logiquement, il doit me surveiller pour ma sécurité, cela va de soit qu'il doit dormir dans ma chambre. Au pied de mon lit. À même pas deux mètres de moi. Bien sûr, quand mes parents m'ont annoncé la "nouvelle", je l'ai très mal prise. J'ai essayé de trouver une solution. Le canapé. Mettre le lit devant ma porte. Rien n'a marché.
C'est ici qu'il allait dormir le mois prochain. Pendant un mois, j'allais partager ma chambre avec un inconnu. Cela me dérangeait beaucoup, car, à côté de lui, je me sentais faible. Un jeune de 17 ans qui a besoin d'un homme pour se sentir protéger.
J'étais assis, en tailleur sur mon lit, alors que lui se trouvait de dos. Il avait enlevé sa chemise, et aussi la veste de son costard, pour se trouver simplement avec un haut, basique. Je pouvais décerner un grand nombre de ses tatouages qui descendaient jusqu'à son avant-bras. Les muscles de son dos étaient bien dessinés. Je ne pouvais m'empêcher de le regarder.
C'est vrai que d'un côté, il est mignon. Voir même totalement craquant. Il est tout à fait l'opposé de moi : musclé, cheveux brun foncé, alors que les miens sont noirs, des yeux gris, avec un charisme fou. Sa barbe naissante lui ajoutait un air. J'avais beaucoup de mal à le cerner, mais si cela faisait seulement une heure que je le connaissais. Il laissait paraître aucune émotion sur son visage, avec sa mâchoire dessinée.
- Vous vous réveillez à quelle heure, pour le lycée ?
Je sursautai face à la question, et se dernier vint s'asseoir sur son lit, face à moi.
- Euh... 6 heures du matin, sauf le vendredi, ou je peux dormir jusqu'à 8 heures.
Si vous ne l'aviez pas compris, je vis au Etats-Unis, plus précisément dans la région de Washington, à Seattle. Les cours aux Etats-Unis sont différents du monde entier (comme à peu près de partout). Nous commençons tous les jours à 7 heures du matin, et finissons à 2 heures de l'après-midi ( 2 pm ). Les vendredis, nous commençons à 9 heures, et finissons à 2 pm aussi, toujours. Cela nous permet d'avoir notre après-midi de libre, si nous avons des activités sportives, si nous nous sommes inscris dans un des nombreux clubs de notre lycée. Hors, moi, j'ai fait le choix de ne rien faire, et de rentrer chez moi.
- Je serais debout à 5 heures. Nous partirons d'ici a 6h45.
- Très... Très bien.
Il prit son sac, où plutôt sa valise, et la posa sur son lit. Il l'ouvrit, regarda à l'intérieur quelques secondes, et sortit de nouveaux vêtements.
- Où est-ce que je pourrais me changer ?
Il se mit debout. Désormais, il me regarda de bas, et moi de haut. Il avait les épaules carrées, et me faisait totalement perdre mes moyens.
- Euh... Bah... Dans la salle de bain.
Je voyais qu'il avait envie de rire, mais il ne pouvait pas. Il ne devait laisser passer aucune émotion.
- Je l'avais compris. Mais où est la salle de bain ?
- Ah oui... Au fond du couloir, à droite.
- Très bien. Merci.
Il ouvrit la porte, et se dirigea vers la salle d'eau. Pendant ce temps, mon téléphone vibra entre mes jambes. Je le sortis, et vis le nom d'Anna" s'afficher sur ce dernier. Bien sûr, étant donné qu'il s'agit d'une de mes amis proches, je l'avais aussitôt prévenu de la situation. Que j'allais avoir un garde du corps. Durant la semaine qui a suivi mon kidnapping, elle est restée au côté de mes parents. Tous les jours, après l'école, elle leur rendait visite. Elle les aidait à remplir des papiers pour me retrouver. Elle a agi comme une sœur.
- Alors ? Alors ? Alors ? Il est beau ?
Je me mis à rire. C'est tout elle. Quand il s'agit d'un homme, c'est sa première question. Est ce qu'il est beau ? Depuis qu'elle sait pour moi, c'est-à-dire depuis près d'un an, elle essaie de me faire sortir avec tous les garçons qu'elle croise dans la rue, croyant que chacun d'entre eux peut me rendre heureux.
- Salut, bah écoute ça va et toi ?
- Ce n'est pas la question que je t'ai posée, mais franchement ça roule. Sinon, tu ne veux pas me répondre ?
Ça roule, c'est tout elle. Employé des expressions que plus personnes n'emploient depuis 2010.
- Pour répondre à la question, oui il est beau, mais autrement, ça craint d'avoir un garde du corps.
- Bah pourquoi donc ?Je pouvais entendre en arrière le son la télévision. Elle devait être dans son salon. À chaque fois qu'elle m'appelle, je peux deviner où elle est. Dans son salon, sa cuisine, si le micro-onde est en marche. Car oui, à chaque fois que nous nous appelons, nous en avons pour des heures. Elle préfère donc se prendre à manger avant chaque appel.
- Car je vais être surveillé pendant près d'un mois. Il sera à mes côtés tous les jours. Il dort même dans ma chambre ! J'ai plus l'impression qu'il fait du babysitting.
- Je pense que si tes parents l'ont payé pour toi, c'est pour t'aider. Ça peut te sembler stupide, mais c'est ton garde du corps, donc bien sûr qu'il doit dormir dans ta chambre.
- Mais rien ne va se passer !
- Tu n'en sais rien, Adam ! Ces fous furieux sont encore en liberté ! Tu ne sais pas s'ils ont déjà fait des victimes ou non. Ils pourraient très bien revenir pour toi.
Suite à cette réflexion, je me mis à froncer les sourcils. Donc elle aussi, elle pense qu'ils pourraient revenir pour moi. Il y a donc un réel danger dehors. Si ça se trouve, ils sont dehors, devant mon portail, à attendre à ce que je dorme pour venir me chercher. J'essaye d'oublier cette image de ma tête pour essayer de dormir un minimum ce soir.
- Merci de me rassurer.
- Malheureusement, c'est la vérité mon grand. Puis, tu t'en fous. Personne ne sera que tu as un garde du corps.
- Tout tourne très vite dans ce lycée, dans cette ville.
Lorsque j'ai été kidnappé, cela à fait la une dans les médias, selon mes parents. Non seulement, car, un kidnapping, d'un adolescent, c'est horrible. Mais aussi parce que, selon les policiers, les personnes qui m'ont enlevé, je n'étais pas leur première victime.
- Et alors, ça fait quoi, que tu en es un ?
J'entendis, au loin, la porte de la salle de bain s'ouvrir.
- Écoute, je te laisse Anna. Je te revois demain. Bisous.
Je n'attendis pas une réponse de cette dernière, et raccrochai. James toqua à la porte, avant d'entrer. Il était vêtu d'un haut manche courte noir, et d'un jogging noir, qui moulait parfaitement ses cuisses. Il vint s'asseoir sur mon lit, avant de prendre son téléphone entre ses mains.
- Est ce que vous voulez que je fasse une ronde la maison ? Pour vous sentir en sécurité ?
Une ronde de la maison ? À ce point ? Je sais que je ne me sens pas parfaitement en sécurité, mais de là à faire une ronde ?
- Euh... Non... Enfin... Je pense que ce n'est pas nécessaire.
- C'est comme vous voulez.
Je vins me coucher, en signe de réponse. Seule la petite lampe située à gauche de mon lit était éclairée. Je pouvais l'entendre se coucher à son tour, et poser son téléphone par terre.
- Je peux éteindre ?
- Vous pouvez, monsieur Pear... Adam.
Mes deux lèvres s'étirèrent de part et d'autre de mon visage. Je m'exécutai, et me mis sur le côté gauche de mon lit.
- Au fait, Adam. Je ne suis pas votre nounou, mais votre garde du corps. Tout simplement.
Je ne pus répondre face à cette phrase sèche, et directe. Je me mis à devenir rouge comme une tomate. Non pas à cause de sa réflexion, mais surtout au fait qu'il est pu entendre toute la conversation que j'ai tenue avec Anna. Je me forçai à fermer mes yeux, pour essayer de dormir le plus vite possible.
XXX
- Je vous en supplie... Laissez moi...Ils étaient là, devant moi. Toujours caché par des sortes de masques. Un homme et une femme, grands. Je regardai autour de moi, mais ne pouvais distinguer où j'étais. J'avais mal à mon bras droit, mais ne pouvait détourner le regard sur ces derniers.
- Prenez ce que vous voulez... Mais lâchez moi.
Les deux individus s'approchèrent dangereusement de moi, et j'essayai de me reculer, en vain. Je pouvais sentir les gouttes de sueur ruisseler derrière mon dos. J'avais peur. Très peur.
- Adam.
- Laissez-moi, arrêtez !
- Adam.
- Partez !
- Adam !
Un cri sortit de ma bouche, et j'émergeai de mon sommeil, en cri. Je pouvais sentir les larmes couler sur mes joues. Quand je pus ouvrir mes yeux, mes parents étaient à mes côtés, ainsi que James, un peu plus en retrait. Ce n'était qu'un rêve, qui semblait... Tellement réel.
- Oh mon dieu Adam, mon chéri.
Ma mère me serra dans ses bras, et il me fallut quelques minutes pour émerger totalement de mon sommeil. Elle aussi, avait pleuré. Sûrement, car elle a dû avoir peur de me voir comme cela. Dans un état presque second.
- Qu'est-ce qui s'est passé ?
- Vous vous êtes mis à crier. Au début, je n'ai rien dis. Mais vos cris étaient de plus en plus fort. J'ai donc appellé vos parents.
Je tremblai encore, tellement mon rêve semblait réel. Au fond de moi, je savais que ce garde du corps pouvait être un bien pour moi. Pour m'aider. Mais le voir là, assis sur mon lit, à côté de mes parents, cela me faisait bizarre.
- Mer... Merci.

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Garde du corps [BXB]
Storie d'amoreTout semble aller pour le mieux dans la petite vie d'Adam, 17 ans, jeune adolescent dynamique, aimé par ses parents, et par le peu d'amis qu'il possède. Jusqu'au soir où sa vie d'adolescent normal bascule dans l'enfer, lorsque ce dernier est kidnapp...