Garde du corps [BXB]

Chapitre 14

La journée de samedi était passée relativement, vite. À vrai dire, je me suis levé à plus d'une heure de l'après-midi, tellement je me sentais fatigué de la semaine qui venait de se dérouler. Avec tous les événements qui ont pu se passer, quand je suis rentré chez moi hier, j'ai simplement fermé les yeux, et me suis laissé emporté dans les bras de Morphée. Ce sont les hurlements de ma mère qui m'ont réveillé. Des cris stridents, à cause d'une araignée dans la baignoire. Ma mère est un peu comme un réveil personnalisé.

Durant toute l'après-midi, j'avais fait mes devoirs, car je n'avais rien d'autre à faire. Je n'avais pas envie de débuter une nouvelle série, je n'avais pas envie de regarder la télévision. Alors j'ai fait mes devoirs, pendant plus de trois heures. Et franchement, cela m'a permis de me vider la tête, et de penser à autre chose que James, Jordan, ou encore mes deux ravisseurs.

J'avais brièvement expliqué à Anna la situation entre Jordan et moi. Cette dernière m'avait appelé au petit matin, mais je n'avais pas répondu, pour la simple et bonne raison que je dormais. Elle m'avait laissé des messages vocaux, des messages, s'excusant de la nuit dernière. Dans son dernier vocal, elle pleurait, croyant que je ne voulais plus entendre parler d'elle. On fait tous des erreurs dans la vie. Je ne lui en veux pas.

J'avais beaucoup réfléchis à ce qui s'était passé hier soir, dans la voiture de Jordan. Son câlin, sa façon de me dire qu'il sera toujours là pour me protéger. Est-ce qu'il se foutait de moi ? Est-ce que je pouvais vraiment avoir confiance en lui ? Beaucoup de personnes m'avaient fait des promesses, auparavant. Aujourd'hui, je n'entends plus parler de ces gens. J'ai envie d'y croire, mais je n'ai pas envie de souffrir. Comme on dirait, j'ai le cul entre deux chaises.

- Adam, viens dîner !

Ma mère me sortit de mes pensées. J'étais confortablement installé dans mon lit, mes mains derrière ma tête, regardant mon plafond. D'un coup d'œil, je regardai mon réveil. 7:54 pm. Putain, on mange tard ce soir.

- J'arrive !

Je sortis de mon lit, avec difficulté, et me dirigeai dans un premier temps vers ma salle de bain. Je me lavai les mains, avec du savon, tout en regardant mon visage qui se reflétait dans le miroir. Même si j'avais passé une longue nuit, je me sentais fatigué, et je n'avais pas la force de sortir en boite de nuit avec Anna, ce soir. Nous allions être cinq, et les trois autres personnes qui venaient avec nous étaient simplement des connaissances. Or, j'avais promis à Anna que je sortais ce soir. Je ne peux pas faire retour en arrière.

Je sortis de la salle de bain, et me dirigeai vers la cuisine. Ma mère se trouvait devant les fourneaux, en train de remuer une recette dans une grande casserole. La télé était allumée, et les couverts étaient déjà mis sur la table.

- Ça sent bon !

- Merci mon chéri.

Elle prit une assiette, et me servit une grande louche. Je vins m'installer, et ma génitrice arriva quelques secondes après.

- Qu'est-ce que c'est ?

Elle but une gorgée d'eau avant de me répondre.

- Du stew (ragoût ). Bon appétit mon grand.

Elle me fit un clin d'œil, avant de prendre une cuillère de sa recette. Je fis de même, et les saveurs vinrent tout de suite titiller mon palais. Ma mère était une cuisinière en herbe. Elle savait comment redonner du goût à une recette qui ne donnait pas envie, rien que par le nom. Elle savait inventer des nouvelles choses. En cuisine, elle savait tout faire.

- Et il est où papa ?

- Au bureau, avec des amis. Il fête le départ d'un de ses collègues. Du coup, j'ai la maison rien que pour moi ce soir !

Elle se mit à rire, tout en dégustant notre repas.

- Vous sortez où avec Anna ?

Je me reculai sur ma chaise, les mains sur le ventre. Je n'avais pas vraiment faim. Même si sa recette était délicieuse, et même si j'allais encore piocher quelques cuillères, l'appétit n'était pas présent.

- Je ne sais pas trop. Dans une boite de nuit, avec quelques copains.

- Et tu dors ici ?

À vrai dire, je n'avais pas planifié cela. Où est-ce que j'allais dormir ?

- Euh... Oui.

Ma mère leva un sourcil, inquiète.