Garde du corps [BXB]

Chapitre 10

Comme à mon habitude, je me tenais devant la porte de ma psychiatre, assis, mon téléphone entre mes doigts. Normalement, nous avions rendez-vous le mercredi, mais cette dernière avait annulé à la dernière minute, le repoussant à aujourd'hui. J'avais donc pu voir Jordan et Anna hier, en toute tranquillité. James était à mes côtés, debout. Nous n'avions pas vraiment reparlé de ce qui avait pu se passer, et je ne l'avais pas mentionné à mes parents.

- Adam. Bonjour !

Je levai ma tête, et ma psychiatre se tenait devant moi. Comme à son habitude, un large sourire tirait ses deux lèvres. Je me levai, et elle me prit dans ses bras, avant de m'emmener avec elle dans son cabinet. Je m'assis à ma place habituelle, sur le divan.

- Comment vas-tu, Adam ?

- Je pense que ça va. Même s'il y a eu un petit incident, lundi.

Elle leva un sourcil, s'assit devant moi, et nota la date sur son petit carnet. Aujourd'hui, elle était habillée assez décontractée. Elle avait opté pour un tee-shirt blanc, ainsi qu'une chemise qu'elle laissait ouverte. Son jean noir venait mouler parfaitement ses tailles. Ses cheveux n'étaient pas attachés, pour une fois. C'était vraiment une belle femme.

- Raconte moi.

Je pris une grande inspiration, avant de commencer.

- Quand je suis sorti du cabinet, je suis allé boire un verre avec un ami. D'ici, rien d'anormal. Mais, lorsque je suis rentré chez moi, avec James, sur la route, je...

Je coupai un instant ma respiration. Revoir ces images me donnait mal à la tête, et me donnait la nausée. Ma psychiatre fronça les sourcils.

- Est-ce que ça va, Adam ?

Je viens me gratter les cheveux, signe d'une éventuelle crise d'angoisse. Et ça, elle le savait. Elle se précipita vers moi, et posa un de ses bras autour de moi.

- Prends une longue respiration, Adam.

J'essayai de faire ce qu'elle me disait, mais c'était trop dur. Trop d'images me bousculaient dans la tête, et maintenant, j'avais chaud. Je faisais encore une crise d'angoisse. C'est désormais la vie que je mène, depuis l'enlèvement.

Elle se leva, et je ne l'avais plus dans mon champ de vision pendant quelques secondes, jusqu'à que je vois la carrure musclé de James s'avancer. Et tout de suite, ma respiration se fit de nouveau normal. Il me calmait. Le savoir à côté de moi me faisait du bien, me faisait sentir en sécurité. Il vint s'asseoir à côté de moi, et ma psy m'apporta un verre d'eau.

- Bois doucement, d'accord ?

Je hochai la tête en guise de réponse, et m'exécutai. Bien sûr, James ne m'avait pas pris dans les bras comme les dernières fois. Même si cela peut paraître bizarre, j'aurais voulu me sentir en sécurité au creux de son cou, ses bras autour de moi. Pourquoi est ce que je pense à ça ?

- Adam, je suis désolé, mais tu vas devoir me dire ce que tu as vu, lundi dernier.

Je posai le verre devant moi, sur la petite table basse en marbre, et reposai mon regard dans celui de ma psy. Sa voix était douce, et je pouvais voir une goutte rouler le long de son visage. Une goutte de sueur. Signe qu'elle a eu peur pour moi. Je me mis à sourire, tristement, dans le vide.

- Il a fait une crise d'angoisse, dans la voiture. Il aurait vu les deux individus. Je l'ai donc sorti, pour qu'il prenne l'air, et pour qu'il respire, aussi. Sa respiration était bloquée.

Je n'osai pas regarder mon garde du corps. Il avait tout dit, à l'exception qu'il m'ait sauvé la vie. C'est aussi important de préciser, je pense. Ma psychiatre vint mettre sa main devant sa bouche, et posa son carnet à côté d'elle. Je voyais que quelque chose la tracassait, mais je ne savais pas quoi.

- Qu'est-ce qu'il se passe ?

Elle reprit ses esprits, et plongea son regard, inquiet, dans le mien.

- Adam... Je...

Je me redressai désormais sur le divan. Elle avait quelque chose de sérieux à me dire. Je tournai mon regard vers James, et ce dernier semblait ne pas en savoir mieux que moi sur la situation.

- Que ce passe t'il ?!

Elle prit une grande inspiration, puis continua.

- C'est une affaire qui est classée secrète, c'est donc pour cela que tu n'as pas dû en entendre parler, mais... Leur fourgon a été retrouvé. Lundi.

Et là, c'est le monde qui me tombe sur la tête. Là, j'ai l'impression que quelqu'un me serre tellement fort, que mes organes vont exploser à l'intérieur de moi. Je me sens oppressé, je me sens observé, je me sens... Faible.