Chapitre 17

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Sa voix... Sa voix, elle revive tellement de mauvais souvenirs en moi...! 
"La prochaine fois je me suicide !!"Cette phrase résonne dans ma tête depuis longtemps. Trop longtemps. C'est difficile d'effacer, d'oublier.

"- Bonjour... dis-je en déglutissant. Bonjour Chloé...
- Tu vas bien ?
- Oui... Oui... Et toi ? Bégaye-je
- Oui "
Nous n'avons toujours pas bouger du seuil.

Mes mains sont crispées, ma bouche asséchée, les jambes molles et tremblantes. Un frisson infini parcours mon corps entier. Je suis immobile et me sens très mal. Ma tête tourne, mon front bouillonne, mon cœur a accéléré d'une seule traite, mon esprit s'embrouille et fume.

Chloé, quand à elle, paraît rigide, renfermée et très timide à la fois. Elle a beaucoup changé ! Quelques mois ont suffit à la transformer.

Nous restons  face à face, à nous examiner, pendant plusieurs minutes.

Elle brise cet instant de mal être  et de  silence en  me tendant une photo de nous deux et une lettre dans une enveloppe rose pâle. Je reconnais ces documents. Je ne veux pas les voir !

Je ne bouge pas mes mains pour récupérer ce quelle me rend. Elle insiste en les plaquant doucement sur mon ventre.
"- Pourquoi ? Dit-elle les larmes aux yeux . Pourquoi tu as fait ça ? Tu n'avais donc pas compris ce que je voulais ?
- Si, mais ... répondis-je la voix tremblante, je ne pouvais pas ! Comprends moi ! C'était pas possible !
- Si ! Commence-t-elle a s'énerver. Si tu pouvais ! Tu avais donner ton accord ! Ma vie est gâchée maintenant ! "
Elle soulève son t-shirt, et une énorme cicatrice sur son ventre m'est présentée. Mes yeux sont écarquillés au plus haut point.

"- Je suis désolée... dis-je dans un soupir, les larmes aux yeux et les deux mains sur la bouche.
- De toute façon c'est trop tard ! - elle rabat son haut-
- Tu es retourné souvent à...
- Oui ! Sept fois depuis ton départ !
- Écoute je voulais pas ça ! Me défendais-je . Mais tu comprends que je ne pouvais pas te laisser comme ça !"
Ma voix diminue lentement à la fin de ma phrase lorsque j'aperçois devant les escaliers ma mère. Je la regarde, elle fait de même. Chloé me voyant regarder derrière elle, regarde aussi.

Ma mère s'approche doucement. Elle lâche ses sacs de courses et souffle un " Chloé...".
Ma mère devient aussi blanche qu'un cachet d'aspirine, et se décompose de la même façon, mais intérieurement. Je le lis dans ces yeux. Elle s'avance avec précaution, se place à côté de moi et se retrouve donc en face de Chloé.

Nous sommes encore à la porte. Seule la différence de revêtement de sol nous sépare.

"- Qu'est-ce que tu fais ici ?! Aboie ma mère
- Je venais rendre ces documents à Ana."
Elle montre de la pointe de ses pieds la lettre et la photo qui gisent par terre.

Ma mère les ramasses, les mets dans les poches de son jean et prends Chloé par les épaules.
Je les entends chuchoter :
"- Tu ne peux pas rester là ... ! Prends tes affaires et part.
- Mais... Mme. RENARD, je veux juste dire un dernier truc à Ana...
- Non, je suis désolée Chloé... tu nous a fait assez de mal de comme ça. Tout ça doit cesser !  S'il-te-plaît , maintenant je te demande gentiement de sortir d'ici. "

Chloé n'insiste pas. Elle me fixe une dernière fois. Ses yeux paraissent embrumés et vides. 

Je la vois descendre doucement les escaliers.

Ma mère ramasse ses courses, et nous enferme à double tour dans notre appartement.

Elle range ses courses à la cuisine . Je la regarde. Je ne serai pas décrire ce que je ressens à ce moment, car je ne ressens rien. Je me sens vidée de mon âme.

Ma mère s'approche lentement de moi . Elle se place en face, me prends les mains et nous nous serons très fort. Nos larmes se mélangent, s'entremêlent.

Nous restons debout dans le salon pendant un certain moment.

Le repas passe très lentement

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Le repas passe très lentement. Ma mère, comme moi, ne dit rien. Nous repensons chacune à notre histoire. J'ai envie d'en profiter pour lui demander qui est mon père.

Mais je me contient.

Je file dans ma chambre et me prépare à dormir. Elle me rattrape et tend les documents qu'elle avait mis dans son jean : "Tiens, dit-elle, c'est à toi qu'elle voulait les donner, pas  à mon jean ..." Un sourire se dessine sur mon visage, qui doit refléter le mien.

Je prends les papiers, les cache dans le tiroir fermé a clé de ma table de chevet, j'y récupère par la même occasion mon journal scellé. J'hésite à l'ouvrir.

Dois-je retrouver Chloé et le lui rendre discrètement ? 
Dois-je effacer définitivement toutes traces de mon passé en le brûlant avec la lettre et la photo ?
Dois-je dire à la police ce qui s'est passé ?
Ou peut être dois-je juste l'enfermer dans un carton ?

Un passé accroché [ EN REECRITURE ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant