Un passé accroché [ EN REECRITURE ]

Chapitre 20

"-Bonjour Ana...Tout se passe bien chez toi ? me demande-t-il 

-Oui oui, et toi ? Tu n'as pas l'air en forme ? "

Je ne sais pas pourquoi, mais je me soucie de lui. Peut être que l'Ana gentille, drôle, ouverte, sociable et agréable a pris la place de l'Ana insociable, renfermée, agressive et colérique. Mais cela ne va pas durer longtemps, je le sais...Très vite dans la journée, si j'arrive à trouver Chloé, la seconde Ana, celle qui se montre depuis 4 mois et bientôt 5,  va ressortir. Je le sens au fond de moi. 

Une main se secoue devant mes yeux :

"-Ana ? Youou ! Ana ! Crie Alex 

-Euh pardon, dis-je en me secouant la tête. J'étais dans les vapes...

-Oui, j'ai vu ça ...

-Euh et du coup, tu vas bien ? 

-Pas vraiment, avoue-t-il. 

-Ah, et pourquoi ? Enfin sans vouloir paraître indiscrète."

Il pivote son torse et me prends par les mains. Je suis tellement faible que je ne peux me les retirer. Il me regarde droit dans les yeux. Ses iris verts expriment une sortent de colère mêlée à de la tristesse et de la dépression. Ses pupilles commencent à se dilater. Des larmes coulent le long de ses joues, en silence. Sa bouche reste entre-ouverte, comme si il n'arrivait pas à dire ce qu'il veut. C'est la toute première fois que je le vois faiblir.

"-Alex ? Tout va bien ? 

-Ana, je connais vraiment ton passé, je sais tout maintenant ... Même peut-être trop de choses... Des choses que toi même ne sait pas. Pas encore..."

Je lui lâche les mains doucement et me lève. Je reste bouche-bée et ne le quitte toujours pas des yeux. 

Une brume épaisse recouvre mes yeux. Les larmes montent doucement jusqu'à la surface de mon œil pour ensuite inondée mes joues de ce liquide salé. 

Je me détache de ses yeux brusquement et revient à la réalité. Je n'en revient pas. Combien de fois va-t-il m'en reparler ?  Ce n'est pas possible qu'il connaisse mon passé ! Pourquoi s'obstine-t-il ?

J'empoigne violemment mon sac posé sur le banc et je pars en courant, en direction de la mairie. 

Alex me suis un moment en courant lui aussi et en criant "Ana ! Ana!"

Je ne me retourne jamais et ni ne m'arrête. Arrivée devant la mairie, je suis à bout de souffle. Mon écharpe est sur le point de tomber. Je reprends tranquillement mon souffle, la main droite sur le cœur, l'autre sur le front et mon dos contre le mur. Je me laisse glisser le long du mur et m'accroupit par terre. 

Je saisi ma tête entre mes mains et continue à pleurer. 

Lorsque je me réveille en sursaut et en sueur, je réalise alors que je suis à moitié allongée contre le mur d'entrée de la mairie. Je regarde ma montre et peut lire qu'il est 13h45. 

Je saisi mon téléphone et vois s'afficher trois appels manqués de ma mère. Je lui envoie alors un message pour lui dire que tout va bien et que je n'avais plus de batterie, c'est pourquoi je n'ai pas répondu. Elle me répond tout de suite :

"Où es-tu ?

Tu n'es pas chez Claire ! Elle m'a appelée pour prendre de tes nouvelles. Elle m'a annoncé que vendredi tu n'étais pas en cours et que tu ne répondais à aucun message... C'est quoi ça ! Ana reprends toi ! Je veux que où que tu sois, dans 10 minutes maximum tu sois de retour à la maison !! Il faut qu'on est une petite discussion !..."