Chapitre 31

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Je me précipite dans ma chambre, balance je ne sais où mon sac et m'affale sur mon lit. Je quitte mon atèle de cou, la regarde un sourire en coin et la jette dans ma poubelle.

J'entends ma mère m'appeler pour manger mais je ne bouge pas. Je reste sur mon lit, étalée en étoile de mer. Je sers fort ma couette entre mes doigts frêles, et l'approche de mon nez pour respirer mon odeur et celle de la lessive. Ça fait du bien d'être enfin chez soi !

Je ne prends pas la peine de me mettre en pyjama et me glisse immédiatement sous les draps. Je me laisse bercer par la douceur de la nuit et son odeur. Je sens au plus profond de moi que tout va s'arranger, que je vais reprendre une vie à peu près normale. Du moins, je l'espère...

En attendant, je souhaite juste passer une bonne nuit sans cauchemars. 

"Réveilles-toi Ana ! Dépêches ! C'est ton anniversaire ! On va au parc ! Allez ! On va se laver un peu de nos difficultés ! Profitons ! Dépêches-toi !" dit Chloé en me secouant et tentant de me sortir de mon lit, alors que je gémit.

Je me réveille en sursaut. Tâte autour de moi, plisse les yeux pour mieux voir dans le noir de ma chambre, avant de constater avec soulagement que je suis bien chez moi, et que Chloé n'est pas dans cette pièce. Cette scène s'est déroulée il y a un an.

Mon séjour à l'hôpital m'a complètement fait oublier que demain est le jour de mon anniversaire.

***

J'entends ma porte de chambre s'ouvrir dans un grincement. J'entrouvre un de mes yeux et observe ma mère en train de fermer discrètement ma porte, un cup cake dans la main. Lorsqu'elle se retourne, je ferme vite l'œil, faisant mine de dormir encore. 

Je peux la sentir s'asseoir délicatement sur mon lit. Sa douce main caresse mon visage et repousse les cheveux de mon visage. Je gémis légèrement, m'étire et me frotte les yeux avant de les ouvrir. Ma mère me sourit et je lui rend son geste en me redressant.

"-Bonjour maman, dis-je

-Bonjour ma chérie, répond-elle d'une voix douce, Joyeux anniversaire , dit-elle en me tendant mon gâteau et en me baisant le front.

-Merci maman !

-De rien mon amour. »

Je me redresse et déguste mon gâteau sous les yeux rieurs de ma mère. Ce séjour à l'hôpital nous a sans doute fait comprendre à nous deux que la vie est courte et qu'il faut profiter de nos proches. Or, nous sommes que deux dans ce combat.

« -Bon, je te laisse t'habiller chic, je t'ai prévu une belle journée qui j'espère rattrapera toute cette mauvaise année !

-Je l'espère aussi ! répondis-je en la prenant dans mes bras, Merci ! »

En quittant ma chambre, ma mère me dit « Ah, au fait, j'ai invité la voisine à venir manger ce soir ! ». J'acquiesce d'un mouvement de tête.

Je saute de mon lit en direction de ma penderie. J'attrape une belle robe bleue électrique s'arrêtant au genou par des replis. Son décolleté est formé par deux bandes de tissus se rejoignant au centre et continuant sur ma hanche.

Je trouve au fond de ma boîte à bijoux un fin collier d'argent, une bague et de mignonnes petites boucles d'oreilles en forme de gouttes.

J'attache ma chevelure châtain en un gros chignon brouillon, avant de rejoindre ma mère dans la cuisine.

En me voyant, elle lâche ce qu'elle avait en main et en portant ses mains à sa bouche, les larmes commencent à lui couler sur les joues. Un sourire se dessine sur son visage en même temps qu'elle se dirige vers moi, les bras tendus en détachant les mots « Oh mon dieu ! Ma chérie ! Tu me ressemble tellement à ton âge ! »

Un passé accroché [ EN REECRITURE ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant