Chapitre 5

111 20 16
                                    


"-Salut ma chérie, commença-t-elle doucement, alors cette journée ?

-Mmm... pas mal, dis-je simplement

-C'est tout ? Tu as des amies ?

-Oui, j'en ai quatre, enfin une... déclarai-je pour rassurer ma mère alors que je ne souhaite pas avoir d'amies

-Bah, quatre ou une ?

-Une !

-Ah, c'est bien ! Mais pourquoi tu avais dit quatre alors ?

-Parce que quatre filles sont venues me voir à la fin du cours, mais j'avais pas envie de leur parler, mais, parmi elles, il y a Claire que j'aime bien.

-Super, tu pourra l'inviter !

-T'emballe pas trop maman ! 

-Parle moi sur un autre ton s'il te plaît Ana ! Et pourquoi ça je dois pas m'emballer ? 

-Je ne sais pas si je veux des amies. Je préfère rester seule et ne pas prendre à nouveau des risques.

-Oh, Ana, repris ma mère doucement en me caressant la main, il faut laisser ça derrière toi maintenant, c'est fini. C'est du passé, et je veux voir ma fille épanouie. Si nous sommes parties c'était également pour que l'on se reconstruise loin de tout ça.

-Tu sais ce qu'il me faudrait pour que je sois épanouie ? Hein ? commençai-je à m'énerver 

-Non, mais...

-Il faudrait que tu me fasses un peu confiance ! -je me lève de ma chaise, la laissant tomber dans un gros bruit sur le sol-. Pourquoi tu me fais pas confiance ? Pourquoi je connais pas mon passé ? Pourquoi tu veux pas me parler de papa ? Pourquoi j'ai même pas une seule photo avec lui ? Ou de lui tout simplement ? Pourquoi je n'ai aucune photo de ma naissance ? Pourquoi tout le monde connait son histoire, ses origines, sauf moi ? Pourquoi tu me laisses pas de liberté ? Pourquoi tu m'enfermes ? A cause de toutes ces choses que je ne sais pas sur moi, à chaque fois qu'un problème se présente je ne sais pas faire autrement que de le fuir et pleurer ! Et voilà où mes bêtises de fuite nous ont mené ! Et tout ça c'est ta faute ! Ta faute ! Si tu m'avais raconter mon histoire je n'en serai pas là, j'aurais de vraies amies, et qui sais, peut être un copain ?! Mais non, il a fallu que tu gâches toute ma jeunesse ! Mais je vais te le dire moi: s'en est assez, maintenant je vais faire ce que je veux, quand je veux, et personne ne m'arrêtera, même pas toi ! C'est fini maman ! Tu ne ma jamais fais confiance, alors je ne te fais plus confiance !

Je sors de la salle à manger en tapant des pieds et j'entends ma mère dire "Non, attends Ana, je vais me rattraper, promis ! Reviens ! Je t'aime ! C'est pour ta sécurité que je te garde ! Et je voudrais quand même te rappeler que je t'ai fait confiance avec celle qui se disait être ton amie ! Je ne suis pas la seule fautive ! "Je crois entendre des larmes dans les dernières paroles de ma mère.

Je claque la porte de ma chambre, enlève mon pull et le balance sur mon bureau. Je m'assois sur mon lit pour réfléchir, lâche la valve des larmes pour la troisième fois de la journée, repensant aux dernières phrases de ma mère. Cette journée m'a vraiment épuisée et je n'ai plus la force de me battre contre mes envies d'oublier mon passé et de tout recommencer. Je me laisse alors tomber sous la couette et dors. Espérant laisser derrière moi cette rude journée et tout recommencer, revivre ma naissance et tout refaire en évitant les erreurs qui font que j'en suis arrivée là. 

Je me mets en position fœtal sur mon bras droit et laisse mes rêves et mes pensées à mon esprit pour la soirée et la nuit. Je commence à me rendre compte que mon bras me fait mal, quand je me rappelle que c'est par ce bras que m'a attrapée Mme.SHARON tout à l'heure ; elle m'a fait un bleu ! Partout où je vais j'ai l'impression de déranger. Je soignerai mon bras demain... en attendant, il faut que je fasse une vraie nuit.

 en attendant, il faut que je fasse une vraie nuit

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
Un passé accroché [ EN REECRITURE ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant