Chapitre 27

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Ma mère sort de ma chambre. Elle ne peut rester pour la nuit, car suite à la nouvelle de mon hospitalisation, elle a repris le travail. Elle travaille donc au service du soir pour rattraper sa journée. Je vais donc rester seule pour ma première nuit dans cet hôpital. Je viens d'apprendre également que je devrais, en rentrant du lycée, chaque soir, travailler avec ma mère car les temps sont difficiles. 

C'est donc fatiguée, engourdie, sous le choc et la peur au ventre que Chloé débarque dans la nuit, que j'essaie de fermer l'œil.

Il est une heure du matin et je n'ai toujours pas réussi à dormir. J'allume ma lampe de chevet et commence un livre que m'a acheté ma mère. C'est l'histoire de "Sadako, petite fille d'Hiroshima". Je lis le résumé avec attention :

"Japon, 1954. Sadako Sasaki est une petite fille pleine de vie. Elle habite Hiroshima, une ville détruite par la bombe atomique presque 10 ans auparavant. Sadako est une championne de cours à pied. Mais un jour, elle tombe malade ...

HISTOIRE VRAIE" 

***

J'entends ma porte s'ouvrir dans un crissement. J'essaie de me redresser, mon livre posé sur moi et la lampe encore allumée.

L'infirmière entre, vérifie qu'elle ne dérange pas , puis s'approche de moi. Elle pose mon plateau de petit déjeuner sur ma table.

Elle sort de la chambre à pas de loups, comme pour ne pas me perturber.

Je fixe le plateau et me retiens de le balancer. Je n'ai pas assez dormi et je suis encore très en colère contre Chloé. Cette colère ne s'apaisera jamais.

Pour la première fois depuis que je suis ici, je me décide à me lever. Mes jambes connaissent la fraîcheur du vent frais matinal qui me glace le sang.

Mes pieds se posent sur le sol. Ma mère m'a apporté le strict minimum en matière de vêtements. 

J'attrape le sac, trifouille dedans, sors des vêtements et marche d'un pas lent vers la salle de bain. Mon dos me fait très mal, mon visage me brûle et je ne peux bouger que très difficilement mon cou.

Je me regarde un instant dans la glace. Je suis terrifiée à la vue de mon visage. Mes cheveux gras et sales forment des nœuds interminables. Mes joues sont éraflées et d'un rouge flamboyant du aux coups reçus par mon agresseur. Mon œil gauche et gonflé et fermé au trois quart, bordé d'un énorme hématome bleu, dérivant sur le violet/noir et vert. Mes yeux bleus ne sont presque plus visibles tant mes pupilles sont dilatées.

J'attrape ma brosse et tire sur mes cheveux pour les démêler, mais ma douleur au cou est tellement forte que je ne tiens pas bien longtemps. Mes cheveux bruns ont une texture de paille et je suis obligée d'arracher certains nœuds.

Quand ce massacre est fini, j'enlève ma robe d'hôpital et m'apprête à allumer la douche lorsque je me pose la question : Que faire de mon cathéter et cette espèce de perche qui lui est reliée ?Je balade mon regard, désespérée par mon cas.Mes yeux se posent su un panneau explicatif concernant l'utilisation de la douche ainsi que comment l'utiliser avec un cathéter et sa poche.

Je lis attentivement le panneau , prends un gel douche et un shampoing fournit, enlève mon atèle du cou et suis les indications. J'attrape le shampoing et le savon mis à disposition et m'en met. Ma peau fait des bosses marqués par des hématomes sur mes bras et mes jambes. Mon ventre porte la marque rouge d'un coup. 

Ma douche finie, je m'enroule dans une serviette mise à disposition. Elle est plutôt rappeuse, ce qui assèche ma peau, mais je n'ai aucune crème ! Je me sèche donc rapidement. Lorsque je suis sèche, mon corps fait alors rapidement des particules sèches de peau qui tombent.

J'enfile ensuite des vêtements propres. J'étale une crème cicatrisante que m'a donnée l'infirmière, sur ton mon visage et mes autres blessures. Mes blessures ressortent alors enflées, rouges et me brûlent. Je n'ai  qu'une envie, plonger mon corps entier dans un bac de glaçons !

J'enfile un gilet, jette *fièrement* ma robe d'hôpital dans un bac de linge sale, un début de liberté ! 

Je sors de la salle de bain et beug un instant. Une question me vient : Que vais-je faire de mes journées durant toute cette semaine d'hôpital ? Veulent-ils vraiment me garder aussi longtemps ?

Je ne peux pas sortir de ma chambre, par peur de croiser Chloé, mais j'ai besoin de prendre l'air...

Je me décide alors à ranger le contenu de mon sac dans le placard, puis me poste devant la télévision.

***

Il est quatre heure de l'après-midi. Je me réveille en sursaut ! La sueur perle sur mon front. Je me suis endormie pendant mon repas. 

De lointains souvenirs ont refait surfaces en créant des cauchemars mélangeant la réalité et le fictif. 

"Ma vengeance arrivera !" 

Je prends un gant humide et me le pose sur le front.

Je quitte mon lit, ouvre ma fenêtre et saisis la perche de mon cathéter.

J'ouvre en douceur la porte de ma chambre, passe ma tête dans l'embrasure, vérifie à droite et à gauche qu'il n'y a personne et sort de ma chambre d'hôpital. Je ferme délicatement ma porte derrière moi. A cette heure là, je n'ai pas le droit de sortir car c'est l'heure à laquelle il y a le plus de visites les samedis. J'ai donc poser des coussins sous ma couette en reproduisant la position de quelqu'un qui dort et j'ai mis mon téléphone avec un audio qui imite la respiration lente du sommeil. 

Je me dirige vers les anciens escaliers du service ; ils ne sont plus utilisés et l'accès y est formellement interdit car ils sont en mauvais état. Ça ne fait même pas 24 heures que je suis là, mais j'ai déjà mes repères.

Ma main sur la poignée de la porte des escaliers, je m'apprête à ouvrir lorsque j'entends :

"-Ana ? Que fais-tu là ? Tu devrais être dans ta chambre à cette heure-ci , dis une voix fluette et familière

-Oui...peut-être...je sais pas, dis-je en me tournant.

-Viens, je t'y raccompagne !

-Non... Merci ... j'ai besoin de prendre l'air !"






Un passé accroché [ EN REECRITURE ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant