Chapitre 33

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-Non, je le sais seulement depuis la mort de mon... notre père, se rattrape-t-il 

-Et comment as-tu su ?"

Alex, sans répondre à ma question, se lève en silence et disparaît derrière une porte située en face de la cuisine.

Je l'entends marcher sur le parquet grinçant.

Je peux apercevoir la lumière sous la porte de la pièce dans laquelle il s'est glissé, et à travers la fissure qui s'y trouve au dessus.

Alex sort enfin de la pièce, les yeux trempés de larmes.

Il me tend des documents froissés que je saisi avec hésitation dans mes mains moites.

Je déplie le premier papier et lorsque je prends connaissance du titre, "testament de Louis JOUVAL", je le lâche aussitôt, prise de panique. Mon père a écrit son testament dans lequel ma mère et moi sommes mentionnées. Je n'ose pas le lire. Je pose le document sur la table basse, une boule au ventre.

Je décide tout de même d'ouvrir l'enveloppe, le second document que m'a apporté Alex. Je sors la lettre et une photo tombe en même temps, volant, avant de se poser délicatement sur le sol. 

Je la ramasse de mes doigts frêles. Je figure, seule, avec ma mère, lors de notre déménagement. On dirait que la photo fut prise par quelqu'un qui ne voulait pas se montrer; il y a des tâches noires sur les côtés et nous sommes de loin. On est exposées, toutes les deux, au milieu de la rue pluvieuse, des mines affreuses sur nos visages, descendre les cartons de la voiture.

Je déplie par la suite la lettre, avec précaution, et la lis entièrement, retenant mes larmes qui brûlent mes rétines :

Je déplie par la suite la lettre, avec précaution, et la lis entièrement, retenant mes larmes qui brûlent mes rétines :

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Je replis délicatement la lettre et la range avec le testament. Je baisse la tête. Les larmes coulent en cascades sur mes joues rouges.

Alex s'assoit alors à mes côtés et me sert très fort contre sa poitrine. J'entends son cœur battre rapidement.

Je ne comprend pas ce qui m'arrive. Pourquoi nous avoir caché ça ? Pourquoi avoir volé, saccagé ainsi une part de notre existence ? Quelle est la vérité, notre vérité ? Qui dois-je croire ? Comment ? En qui puis-je avoir encore confiance ? 

Je me lève silencieusement du canapé, et Alex me raccompagne chez moi. Nous marchons dans un silence pesant. 

Ma tête est tellement pleine de pensées sans têtes ni queues, que je ne remarque même pas que je fonce droit sur un camion du SAMU, ni même le bruit de sa sirène assourdissante. Alex me retient juste à temps.

Je lève doucement la tête, hésitante, analysant le décor qui m'entoure. Quand je me rends compte qu'il s'agit de ma voisine, ma grand-mère affective, que l'on avait invitée pour ce soir, je me paralyse presque. Ma mère, enroulée dans un châle, nous repère rapidement et commence à s'approcher de nous.

Je la regarde tout en sentant ma vue se troubler. Je me retiens de m'effondrer et me tourne.

Je lâche mon téléphone qui s'écrase sur  le trottoir et je pars en courant, fuyant la scène qui se déroule au bas de mon immeuble.Tout s'effondre autour de moi, j'aurais peut-être du garder mon ancienne vie et vit et croire aux paroles de Chloé qu'elle m'avait craché : "fuir ne résoudra rien !".

Je ne sens pas l'effort de mes jambes qui me guident loin de mon immeuble, de ma mère et de mon frère.

Je cours à n'en plus pouvoir. Le vent froid fouette mon visage humide de mes larmes. Plus je m'éloigne, moins le bruit des sirènes se fait entendre. Je descend une petite rue et continue mon chemin dans le parc que ma mère m'a présenté, il y a de ça quelques heures. 

J'arrête mon pas de course et marche silencieusement dans les allées. Il fait nuit noire, les étoiles sont couvertes par d'épais nuages et la lune ne montre qu'un point flou. Je me dirige vers l'Arbre.

Arrivée à destination, je pousse les branches de l'Arbre, tombantes , comme mon espoir de retrouver une vie normale et une famille ordinaire. Je me fraye un chemin à travers cet épais mur de feuillages et monte dans l'Arbre.

***

Je ne sais qu'elle heure il est, mais le soleil se lève doucement et vient chauffer mes draps sous lesquels je m'éveille.

D'un seul coup, ma mère entre dans la chambre avec fracas :

"- Debout, dépêche-toi ! crie-t-elle, Tu dois être en cours dans 20 minutes !"

Je saute hors de mon lit et m'habille très vite avant de partir.

Arrivée au lycée, Claire s'approche de moi. La sonnerie retenti et nous allons en cours de français sans une grande motivation. 

En classe, Claire m'envoie des bouts de papiers pour savoir si je vais bien :

"Tout va bien ? Ça c'est bien passé hier ?

Oui tout va bien merci...

Tu es sûre ? Alex m'a raconté pour ta voisine... J'espère qu'elle va mieux !

Moi aussi. "

   ***

INFORMATIONS IMPORTANTES

J'espère que ce chapitre vous a plu ! Je tiens juste à dire que cette histoire touche bientôt à sa fin. En publiant le dernier chapitre  je publierais en même temps 2 autres parties :

- Description du jour qui a fait basculé la vie d'Ana (dont vous avez des extraits en "" dans toute l'histoire)

-Histoire complète d'Ana en plus court (pour ceux qui ont pas tous compris)

Si vous avez des questions, n'hésitez pas !!

Un passé accroché [ EN REECRITURE ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant