Je me réveille des quelques minutes durant lesquelles j'ai réussi à dormir. J'ai un mal de crâne affreux.
Je me lève difficilement de mon lit pour me rendre à la cuisine.
Lorsque je passe la porte de ma chambre, je découvre ma mère dans la cuisine :
"-Bonjour maman ! dis-je
-Brjoudeftr ! grogne-t-elle
-Que fais-tu ici ? demandai-je, tu ne travailles pas aujourd'hui ?
-Non, répondit-elle d'un ton plus que neutre
-Tu as pris un jour de congé ?
-Non plus, mais hier, mon patron m'a tellement stressée que je ne tenais plus debout il m'a donc donné deux jours de repos... et je pense que ça l'arrange que je ne sois plus dans ses pattes !
-Mais non maman ! Ne dis-pas ça", la rassurai-je en la prenant dans mes bras - chose non faite depuis longtemps -.
Je la lâche et prends mon petit-déjeuner en regardant ma mère sans arrêt. Elle est voûtée au-dessus de son bol de thé vert, des cernes violettes lui recouvrent les joues, ses cheveux décoiffés cachent son visage enfoui dans des pensées vides exprimées par ses yeux gris.
Quand j'ai fini de déjeuner, je retourne dans ma chambre et me prépare à partir. Je récupère mon sac dans le hall et lorsque je m'apprête à passer le seuil, ma mère m'arrête :
"-Hep hep hep ! Tu croyais que j'allais oublié de te surveiller ? Que j'allais oublié de t'amener et de te ramener ?
-Mais enfin maman ! C'est ridicule ! J'arrive plus vite à pied ! Et je te promets de ne pas repartir sans te prévenir chez Chloé ... ou chez quelqu'un d'autre !" rajoutai-je
Je la vois songer à ma proposition qu'elle finit par accepter.
Alors que je m'apprête à refermer la porte, elle me lance : "Tu n'auras pas de 3ème chance !!"
J'acquiesce et sors de l'immeuble en empruntant mon passage habituel.
Je passe par l'accueil pour demander où se trouve Mme. MOURREAU, mais quand je me souviens qui est la femme d'accueil, je fais rapidement demi-tour.
J'hère dans les couloirs, espérant la croiser. Un surveillant me prend et me dis que si je ne sors pas tout de suite dans la cour c'est un avertissement. Je lui explique alors ma situation et il me prend la clé USB pour la donner à ma professeur d'arts plastiques en salle des professeurs.
Ensuite, je sors dans la cour mais je n'ai pas le temps de poser mon sac que la cloche se met à sonner.
Je suis le troupeau d'élèves qui se dirige à l'intérieur puis, dans la classe, j'aperçois Claire qui me fais signe de venir m'asseoir à côté d'elle. Je ne résiste pas, puisque après tout je l'apprécie, je dois juste faire attention ...
Le cours d'anglais de deux heures passe très lentement !
A la pause de midi, je mange accompagnée de Claire. Cela faisait longtemps qu'on avait pas parlé ! Au début, une situation de gène s'était installée puis petit à petit c'est redevenu comme avant, comme avant la mort de mon père ...
***
A la sortie du lycée, une voix m'interpelle. Je me tourne vers elle :
"-Bonjour Ana ! Tu vas bien ? Me dit-elle
-Oui oui et vous ?
-Aussi ! Dis, je voulais te parler du diaporama que tu m'a rendu pour le devoir ...
- Ah vous l'avez eu ! Oui ?
-Il est très bien présenté, on voit que tu t'es investie... Mais, je dois dire que le fait que tu t'identifies à Frida Khalo me fait un peu peur...pour toi...
-Ah bon ? Mais pourquoi ça ?
-Il faut dire qu'elle a une vie très compliquée et que ses tableaux sont très...comment dire...expressif de sa douleur.
-Oui, je sais, mais elle est forte et persévère toujours !
-Oui, tu as raison ... Mais je voudrais quand même te parler... demain pendant le repas, cela te convient-il ?
-Oui oui bien sûr ! Mais pourquoi ?
-Tu verras bien !"
Nous nous disons au revoir et je prends le chemin retour. Pour ne pas mentir à ma mère, je fais au plus vite.
Presque arrivée à l'entrée de mon immeuble, une main recouvre ma bouche et m'attire en arrière. J'ai beau essayer de crier, les sons restent coincés dans la main de mon agresseur. Il m'entraîne entre mon immeuble et l'immeuble voisin. Nous sommes entourés de bâtiments qui rendent le lieu sinistre.
Il n'y a qu'une seule issue, mais trop loin. Mon agresseur me tire dans la pénombre, à côté des déchets.
Je me débat autant que possible.
Une bombe de déodorant apparaît devant mes yeux et je n'ai pas le temps de les cligner que le produit est éjecté dedans. Je ferme de douleur mes paupières. Mes yeux me brûlent terriblement et pleurent. La main de mon agresseur n'a toujours pas quitté ma bouche.
La personne que je ne peux identifier me plaque contre un mur. Je sens ma colonne vertébrale claquer dans un bruit sourd. Je laisse échapper un cri de douleur, atténué par la main, toujours posée sur ma bouche.
Mon agresseur enlève enfin sa main pour la positionner sur mon cou. Son autre main se rajoute. La personne appuie de toutes ses forces sur ma trachée. Mes yeux sont encore fermés. Ma respiration se fait de plus en plus saccadée. Je commence à suffoquer.
J'accroche de mes ongles les avant-bras de mon agresseur. Mais cela n'a pas d'effet sur lui à part l'énervement.
Je sens la personne me décoller violemment du mur pour me balancer sur celui d'en face. Mon visage s'écrase dessus et je tombe, essayant de reprendre ma respiration. Mais à peine eu-je le temps d'avaler une minime bouffée d'air que j'entends mon agresseur venir vers moi. Il me soulève, me tourne face à lui, m'assomme d'un bon coup de poing au visage et me plaque de nouveau contre le mur, mais cette fois en m'élevant, de telle sorte que mes pieds n'atteignent pas le sol.
Je me débat autant que possible alors qu'il continue de m'étrangler. Je lance des coups de pieds que j'entends siffler dans l'air. Mon cou se craque.
Je n'arrive plus à respirer.
Les bruits autour de moi s'atténuent petit à petit. Ma tête tourne, je me sens bleuir. Je n'ai plus aucune force, je sens mon corps pendre entre les mains de mon agresseur qui continue son action.
Il me lâche enfin et je m'écroule sur le sol. Ma tête rebondit.
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Un passé accroché [ EN REECRITURE ]
RandomTimide, secrète et discrète, avec un passé difficile, Ana est une jeune fille arrivant dans un nouveau lycée. Tout change pour elle: les ami(e)s, les professeurs, le cadre de vie... C'est une nouvelle vie qui commence. Enfin... jusqu'à ce que son pa...