Chapitre 6 : Le lapin de minuit

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Hey ! Nouveau et dernier chapitre avant le dévoilement des événements de 1984, qui sont encore pire que ceux de l'année précédente, eheheh. On retrouve Springtrap, qui continue sa promenade nocturne :3

LA DERNIÈRE ÂME

Chapitre 6 : Le lapin de minuit

Springtrap reprit vie dans une poubelle cette nuit-là. Recouvert de déchets, il remercia les esprits d'avoir eu la bonté de lui retirer l'odorat dans l'au-delà. Entre l'odeur de décomposition de son corps et les années passées dans la crasse, le feu et les déchets, il n'osait même pas imaginer le charmant filet qu'il devait dégager. Le lapin poussa les sacs poubelles et les cartons et s'extirpa de son lit de fortune. Il souleva le couvercle de la poubelle lentement, pour examiner les environs : personne en vue. Non sans difficulté, il fit craquer ses vieux ressorts pour s'extirper de la caisse de plastique. Il réalisa, amer, que les jointures métalliques dont il avait fait sa fierté à la création de Golden Bonnie perdaient un peu plus en efficacité de mois en mois. Que se passerait-il quand ils lâcheraient pour de bon ? Il ne préférait pas y penser. Rester immobile finirait par le rendre fou. Il se rappelait sans mal les trente années passées enfermé dans une petite salle bétonnée, à hurler et supplier toutes les nuits sans jamais être entendu. Le dernier « cadeau » d'Henry Miller.

Son pied se prit sur le rebord et son corps bascula vers l'avant. Il tomba face contre terre dans un grand bruit de métal qui résonna dans la ruelle. Il poussa un grognement de mécontentement et se redressa maladroitement. Sur le mur, plusieurs paires d'yeux blancs moqueuses étaient posées sur lui.

"Et ça, ça vous fait rire... siffla le robot entre ses dents."

Il se releva et étudia le coin miteux où il avait élu domicile pour la nuit. Le lever du soleil l'avait pris au dépourvu, il avait dû improviser une cachette. Cette pause imprévue n'arrangeait pas ses affaires : il ne savait plus vraiment où trouver sa cible. La ville s'avérait beaucoup plus grande que ce qu'il avait cru. Les bâtiments sans identité propre s'enchaînaient, ce qui augmentait beaucoup sa confusion. Il était loin le temps où les bâtisseurs cherchaient à être originaux dans leurs constructions.

Il ignora copieusement les âmes de ses anciennes victimes pour s'aventurer dans l'allée. Prisonnière entre deux commerces généralistes concurrents, elle étouffait dans une obscurité humide. Le béton abîmé parlait de lui-même : le soleil ne filtrait pas beaucoup par ici. Il cligna plusieurs fois des yeux et activa les vieilles ampoules derrière ses yeux. L'une d'elle avait vraisemblablement cessé de fonctionner après le coup qu'il avait reçu sur la tête en tombant de sa poubelle. Il fallait bien que ça arrive, après cent ans de chance insolente. Frustré, il illumina faiblement l'espace de son œil valide.

Un rat effrayé disparut dans un trou dans le mur à toute vitesse. Hormis cela, rien ne bougea dans le noir. L'allée débouchait sur un grillage solide, il ne put que faire demi-tour, vers la grand route. L'idée ne lui plaisait pas. Il avait fait le maximum pour éviter les allées du centre-ville, trop dangereuses. Depuis la mort du SDF, il avait décidé de faire profil bas. Laisser trop d'indices derrière lui ne l'aiderait pas. Timidement, il passa le bout des oreilles au coin de la rue.

Une avenue illuminée par de gigantesques panneaux télévisés se situait sur sa droite. Sur sa gauche, la situation était moins catastrophique : un quartier résidentiel, seulement illuminé par les lampadaires mal entretenus. Malheureusement, prendre ce chemin sécurisant signifiait retourner sur ses pas pour essayer de trouver un autre passage. Un pas en avant, deux en arrière. Il n'avait pas le temps nécessaire pour ça.

La Dernière Âme | Tome 1 | Fanfiction Five Night At Freddy'sOù les histoires vivent. Découvrez maintenant