chapitre 35

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PDV DE SARA.

Je me lève et m'enferme dans les toilettes. Quelques temps plus tard je ressors et me rassois sur mon lit. Je suis fatiguée d'être à l'hôpital. J'ai envie de retrouver ma maison. Heureusement pour moi, le docteur a dit que je peux rentrer ce soir, donc j'ai préparé mes affaires et j'attends que Ahmed vienne me chercher.

Je sais que vous vous demandez comment se sont passés les jours après que j'ai appris la nouvelle de la mort de mon enfant. Après que j'ai perdu connaissance, je me suis réveillée plus déprimée que jamais. J'avais l'impression que c'est un rêve. Je n'arrivais pas à croire que j'ai perdu mon bébé, mon sang. Mamou et Madeline ont fait tout ce qu'elles pouvaient pour me remettre sur pied mais il n'y avait rien à faire. Je pleurais continuellement.

Deux jours plus tard, ma mère est venue me voir directement de bobo. Elle m'a sermonné et m'a fait savoir que c'était la volonté de Dieu. Cet enfant ne devait pas naitre. Peut être que s'il était né, j'aurais eu un problème beaucoup plus grave, selon elle. Je devrais donc me réjouir que Dieu me fasse cette faveur. Je n'ai pas compris grand chose mais j'ai décidé de m'en remettre. Que pouvais-je y faire de toutes les façons. Rien de ce que j'aurai pu faire ne ramènera mon enfant. Je décide alors de prendre les choses du bon coté. J'aurai pleins d'autres enfants plus tard, surtout que le docteur m'a assuré que ma fertilité n'a pas été menacée par mon accident.

De plus, ma crise a occupé tout le monde et personne n'a pensé à me demander ce qui s'est exactement passé le jour de l'accident. Je sais que Mamou meurt d'envie de me poser la question mais elle voit bien que ce n'est pas le moment et tant mieux. Je n'ai aucune envie d'en parler. Je veux juste rentrer chez moi. Et surtout, je n'ai plus envie d'adresser la parole à Ahmed. Il m'a trompé et m'a prise pour une imbécile.

Pendant que je me morfondais, lui il me battait et allait prendre son pied avec une autre. Et non content de tout cela, il l'envoie me menacer. Il aurait pu au moins cacher son jeu. Mais tout cela prend fin aujourd'hui, je ne me laisserai plus piétiner. D'ailleurs, il a disparu depuis que j'étais inconsciente parait-il, et il n'est revenu qu'hier. Nous n'avons presque pas échangé de mots, parce que je n'avais pas envie de lui adresser la parole. Il n'a pas insisté non plus, donc je dirai que c'est froid entre nous.

Si j'avais le choix, je rentrerai chez mon oncle. Mais je suis mariée et je ne peux pas me permettre de quitter mon foyer comme je veux. Je vais donc y aller et essayer de le supporter. Et heureusement pour moi le docteur m'a annoncé que je me portais bien et que je peux rentrer chez moi. L'hôpital m'étouffait, sans compter la nourriture sans goût.

Je m'installe donc au bord de mon lit et quelques instants plus tard la porte s'ouvre sur Ahmed.

-tu es prête ? Me demande-t-il en entrant dans la chambre.

-oui. Je réponds sèchement.

Je me lève et prends mon sac et on se suit jusqu'à la réception. Ils me font signer quelques papiers puis nous nous en allons. Mamou m'avait promis de venir me voir à la maison. De toutes les façons je ne travaille plus, donc une visite serait la bienvenue pour moi. Au moins je ne m'ennuierai plus.

Dans la voiture il y'avait un silence de mort. Aucun de nous ne parlait. Je n'avais pas envie qu'il me parle parce que je ne lui ai pas pardonné ce qu'il a fait. Il a osé coucher avec une autre femme et en plus il l'envoie me narguer. Et pour couronner le tout, c'est de sa faute si j'ai perdu mon bébé. Si sa pute ne m'avait pas mise dans tous mes états, je n'aurais pas pris les escaliers et tout ça ne serait pas arrivé. Mais je ne m'attarde pas sur ça. Je ne dois plus me morfondre.

Nous arrivons à la maison et je descends automatiquement de la voiture. Je salue le gardien au passage et m'engouffre dans la maison. Je rentre directement dans la chambre et dépose mes affaires. Après cela, je me déshabille pour prendre une bonne douche. Il m'en faut après tout le temps que j'ai passé à l'hôpital. Je finis puis m'habille d'un pagne et d'un t-shirt puis je descends. Je le trouve assis devant un match de foot, comme d'habitude. Je ne le calcule pas et m'en vais voir ce qu'il y'a à manger.

Un Bonheur Enfin TrouvéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant