chapitre 3

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A ma terminale, il n'y a rien eu de spécial. Juste que après Jules, je ne voulais plus de copain. Je voulais me concentrer sur les études. Les garçons on verra plus tard. J'ai donc eu mon bac de justesse après un dur labeur. Et après mon bac mon frère m'a amené avec Fatou et Roucky dans un maquis pour fêter l'événement. Roucky était d'ailleurs venue nous rejoindre car elle avait eu son BEPC à ma plus grande joie. Inutile de vous dire à quel point j'étais heureuse. Nous formions une belle famille et notre présence ne semblait pas déranger Fatou. Nous étions toutes les trois très complices et Noufou se sentait même à l'écart des fois. J'avais annoncé la nouvelle à toute ma famille et tout le monde était content. Sauf ma belle mère évidemment. À peine si elle n'a pas versé des larmes. Je me demandais pourquoi tant de haine.

Donc nous étions au maquis et discutions en mangeant de la viande arrosée de coca et de fanta. Aïcha, la fille de Noufou et Fatou était la également. Elle avait deux ans et demi et elle tentait tant bien que mal de manger la viande.

Noufou : ah vraiment, Sara je suis fier de toi. Tu as toujours été une bonne fille Dieu merci.

Moi: merci beaucoup.

Noufou: Roucky c'est toi que j'attends maintenant. Mais en attendant Sara va partir à Ouaga. Tu veux étudier quoi même ? (En s'adressant à moi)

Moi: je ne sais pas trop... Mais je crois que je  vais faire la santé.

A l'époque les filles ne s'attardaient pas sur les études. Nous voulions juste le strict minimum et se marier. Les garçons étaient chargés de bien étudier pour gagner de bons boulots et nourrir leurs familles.

Noufou: ah c'est bien il y'a tonton Kassoum qui vient vivre à Ouaga. Mais pour l'instant il n'est pas là. Il est en France avec sa femme et ses enfants mais quand il va revenir tu vas aller vivre avec lui.

Tonton Kassoum était le grand frère de ma mère. Il était allé en France pour ses études de médecine et il s'est marié là-bas avec une femme blanche. Il a eu trois enfants et il vivait à Paris jusqu'à ce qu'il décide de venir vivre à Ouaga pour un bout de temps.

Moi: d'accord.

Noufou : il a accepté de payer tes études donc tu as intérêt. Je vais le contacter pour lui dire que c'est la santé tu veux faire. Il va nous envoyer l'argent je vais t'inscrire. Mais avant ça tu vas aller à paaspanga vivre chez le frère de yaaba (grand père ou grand mère en mooré mais dans le cas présent c'est le frère de mon grand père paternel).

Moi: d'accord. Merci beaucoup Noufou.

Noufou : ne me remercie pas. C'est ton travail qui ta conduit jusque où tu es actuellement. Et si tu continue comme cela tu vas aller très loin. Et je serai toujours là pour te soutenir.

Moi: j'ai compris.

Après avoir fini de discuter de manger et de boire, nous sommes donc rentrés. J'ai essayé de profiter un peu de mes vacances et de me reposer. Je me préparais donc pour Ouaga. J'allais au marché me payer quelques habits et quelques chaussures avec Roucky.

Entre temps pendant ma terminale, Karim s'est marié et lui aussi a quitté la maison familiale. Mais il n'était pas loin car il devait gérer la boutique de papa. Mes mères avaient arrêté de gérer. Elles vivaient seulement à la maison. Il s'est donc installé à quelques pâtées de maisons de chez nous et vivait des fruits de la boutique même si c'est mon père qui en est le premier et principal bénéficiaire.

Trois mois plus tard...
Je viens de descendre du car et j'ai récupéré toutes mes affaires. L'une de mes tantes était sensée venir me chercher. Elle était techniquement ma tante mais elle me dépassait de trois ans seulement. Elle était assez belle avec une taille moyenne, et des cheveux toujours faufillés ou natés en "panme mooré" (pour désigner les nates simples et couchées sur la tête rien qu'avec les cheveux). Elle aime toujours s'habiller en pagne. L'école ne lui avait pas fait de cadeau, si bien qu'elle a dû abandonner à sa quatrième. Elle aidait maintenant sa maman qui vend des pagnes au marché. Je la cherchais donc du regard jusqu'à ce que je la vois arrêtée au loin. Je soulevai ma main pour lui faire remarquer ma présence. Dès qu'elle me vit, elle esquissa un sourire et me rejoint.
Conversation en mooré mais je traduits direct:
Ma tante: Sara ça va ?

Un Bonheur Enfin TrouvéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant