CHAPITRE 3

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Ouvre-les yeux, Théa.

Gémissant, Théa eut beaucoup de mal à faire ce que Zelda lui ordonna de faire. Elle mit un moment avant de comprendre qu'elle ne connaissait pas l'endroit dans lequel elle se trouvait. Elle parcourut du regard la pièce. Apparemment, elle se trouvait dans ce qui ressemblait à un motel. Les murs étaient beiges alors que le sol était recouvert d'une moquette blanche nacrée. L'endroit n'était ni luxueux ni délabré mais il y régnait une atmosphère étouffante.

Elle passa les pieds hors du lit lorsque la porte d'entrée s'ouvrit. Son cœur manqua un battement lorsqu'elle se rendit compte qu'il s'agissait de l'homme qui l'avait agressé dans la rue. Un gémissement s'éleva dans sa tête et Théa mit un moment à comprendre que ça ne venait pas d'elle mais de Zelda. C'était la première fois que Zelda montrait de la peur. Habituellement, elle était celle qui aimait faire ressentir de la peur ; jamais le contraire. Même si l'homme qui lui faisait à présent face et la transperçait avec son incroyable et indéchiffrable regard améthyste était d'une beauté à vous couper le souffle, il émanait de lui une certaine intensité malsaine.

— Q-qui êtes-vous ? demanda-t-elle en déglutissant difficilement, une boule dans la gorge.

L'homme souleva un sourcil avant de s'avancer vers elle, sa chevelure nouée en une longue tresse se balançant de chaque côté à chacun de ses pas. Elle n'aurait certainement pas dû penser ainsi mais elle le trouvait extrêmement beau et jamais elle n'aurait songé qu'un homme pouvait aussi bien porter les cheveux longs comme lui les portait.

Fuis, Théa !

Elle aurait aimée le faire. Seulement, la chambre était dépourvue de fenêtre – à sa grande surprise – et l'homme bloquait littéralement la porte. En réalité, sa présence seule remplissait toute l'espace.

— Q-Qu'est-ce que vous voulez ?

L'homme s'arrêta à quelques centimètres d'elle avant de se pencher en avant, son nez touchant le sien.

— Dis-moi ce que tu as vu, là-bas dehors.

Sa voix était mélodieuse comme une caresse ou le bruit que faisait les vagues lorsqu'elles atteignaient la plage. Il était clair que tout chez lui était parfait et plaisait aux femmes.

— Je ne sais pas de tu parles.

Il lui saisit le menton mais étrangement, il n'y avait pas de brutalité dans son geste. Seulement de la douceur. Quelque chose lui disait que malgré le fait qu'il l'avait kidnappé, cet homme n'avait probablement jamais levé la main sur une femme.

— Réponds-moi et je te laisserais partir.

Il fit une pause et plongea ses yeux incroyablement beaux dans les siens. Pourquoi fallait-il que les battements de son cœur s'accélèrent ? D'accord, il était très attirant mais Théa s'était beaucoup entraînée à ne pas succomber à un joli visage. Beaucoup de garçons avaient essayé de la mettre dans leur lit mais grâce à Zelda, Théa avait réussi à les repousser. Alors pourquoi se sentait-elle nerveuse tout d'un coup ? Pire encore, Zelda était à présent abonnée aux absents. Quelle lâche !

— Je... j'ai juste vu le corps. Rien de plus. Je le jure.

D'accord, Théa avait beau avoir passé toute sa vie à mentir, dans les situations stressantes, sa capacité à mentir prenait la fuite comme l'avait fait Zelda. Elle s'était toujours demandée si ce n'était pas cette dernière qui en était la responsable. Elle avait longtemps compris que même si par moments elle détestait Zelda, elle devait admettre qu'elle ne la voulait pas comme ennemie.

Un peu d'aide serait la bienvenue, grommela-t-elle mentalement à Zelda mais cette dernière demeura silencieuse. Bon Dieu, c'était toujours ainsi quand elle avait besoin le plus d'elle que Zelda s'enfuyait la queue entre les jambes.

LES SEIGNEURS DE GUERRE, Tome 2 : Le Guerrier Solitaire (À corriger)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant