Les larmes mouillées son visage et même si elle y mettait toute sa force, elle n'arriva pas à les arrêter. Ses mains tremblaient incontrôlablement et ses dents claquèrent. Son cœur battait beaucoup trop vite, l'empêchant de respirer correctement.
La peur était vraiment un fléau.
Un cancer.
— Combien de fois t'ai-je dit d'arrêter de pleurer !
Sa large main s'abattit violemment sur sa joue et l'enfant fut projetée en arrière. Elle tenta de réprimer les sanglots qui lui montèrent à la gorge mais elle avait si peur que son contrôle lui échappa. Monsieur s'approcha d'elle et l'empoigna par les cheveux. Il n'était habituellement pas si méchant, seulement lorsque quelque chose échappait à son contrôle. Lorsque cela arrivait, c'était toujours elle qui en payait le prix. Après tout, elle n'était qu'une enfant. Que pouvait-elle bien faire, à part pleurer et supplier ?
— Arrête de pleurer ! hurla-t-il près de son visage avant qu'il ne la jette comme si elle ne pesait rien.
À vrai dire, avec tout ce qu'elle mangeait, à savoir rien du tout, elle ne devait rien peser. Son minuscule dos heurta le mur et elle perdit son souffle. Quelques instants plus tard, ses paupières papillonnèrent. La dernière chose à laquelle elle pensa fut que la jolie femme avec les longs cheveux blancs lui manquait.
* * *
Les cris résonnaient. Elle haïssait les entendre mais ici, c'était devenu son quotidien. Les gens la pensaient folle et c'était la raison pour laquelle elle se trouvait enfermée dans un asile pour fou. Elle-même se croyait folle. Après tout, ce n'était pas normal d'entendre une voix qui ne lui appartenait pas parlait dans sa tête. Une voix qui possédait une conscience. Elle ne savait pas l'expliquait mais elle savait que la voix pouvait penser par elle-même.
... sortir, disait la voix. Il faut sortir d'ici.
Par moments, Théa se forçait à faire le vide dans son esprit afin de ne pas entendre cette voix. Parfois, ça marchait. Parfois, non.
Une porte claqua. Des bruits de pas résonnèrent dans le couloir. Les cris gagnèrent en intensité au fur et à mesure que les pas s'approchaient. Elle connaissait la suite. L'injection, comme elle l'appelait. Cela faisait plusieurs jours, d'après ses calculs, qu'elle se trouvait à l'asile et donc plusieurs fois qu'elle avait reçu l'injection. Cependant, elle n'avait jamais compris à quoi elle servait puisque Théa n'avait pas connu ses effets secondaires, comme si elle en était immunisée.
S'enfuir. Liberté.
Oui, elle aussi voulait la liberté. Elle voulait s'enfuir et être libre. Mais dans cet endroit, ses chances de s'enfuir étaient proches de zéros.
Abattre. Tous.
Théa serra les dents. Hors de question de reproduire ce qui s'était passé dans la chambre rouge, comme elle préférait l'appeler. Mais elle avait longtemps compris que lorsque la voix parlait, Théa n'avait pas d'autres choix que de l'écouter, de lui obéir, comme si elle ne contrôlait plus son corps. Ce qui était parofois le cas.
Je te hais, murmura-t-elle mentalement.
La porte de sa « chambre » s'ouvrit à la volée et un homme à l'expression perverse entra. Il la regardait toujours de la même façon lorsqu'il lui injecte ses « médicaments », quoique cela puisse être. Il s'approcha d'elle avec un rictus alors que Théa se recroquevilla dans un coin de la chambre. Il l'empoigna fermement et l'attira à lui avant de la pousser sur son lit. Il se mit à califourchon sur elle et lui planta la seringue dans le cou. Il ne faisait même pas bien son travail. Après lui avoir injecté son médicament, il caressa distraitement la peau de son cou. Théa essaya de réprimer son dégoût. Cet homme puait.
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LES SEIGNEURS DE GUERRE, Tome 2 : Le Guerrier Solitaire (À corriger)
ParanormalEn secret, les démons vivent cachés parmi les humains, se fondant dans la masse, vivant aussi normalement qu'ils le peuvent. Parmi ces démons se trouvent les impitoyables Djinns, guerriers aussi puissants que dangereux. Théa Mae n'est pas comme les...