LES SEIGNEURS DE GUERRE, Tome 2 : Le Guerrier Solitaire (À corriger)

CHAPITRE 20

Eos ne put réprimer une grimace de dégoût lorsque le chasseur tomba à terre et vomit. Un cri de surprise s'éleva de derrière eux et Eos et Noah firent volte-face. Maze se tenait à côté d'un lit à une place. Elle se rua vers eux mais Noah leva son bras et tira plusieurs fois. La goule ne prit même pas la peine de les éviter. Erreur, le comprit-elle lorsqu'elle arriva à leur hauteur. Ce n'était pas des balles que Noah avait tirées mais des tranquillisants que leur cher chasseur leur avait donné.

Apparemment, les chasseurs avaient mis au point un tranquillisant si puissant qu'il endormait le démon pendant plusieurs jours alors que leur organisme marchait plus vite et éliminait plus vite toute drogue ou alcool qu'un humain.

La goule s'effondra comme une masse par terre en se cognant la tête contre le rebord du lit. Aucun d'eux ne fit mine de l'aider. Eos parcourut la chambre du regard. Les murs et le sol étaient de la même couleur, gris, et faits de béton. On aurait dit une chambre pour malades.

Du coin de l'œil, Eos vit Alex se relevait en s'essuyant la bouche. Il tituba un peu et avait le teint vert.

— Pathétique, murmura Noah.

Alex le fusilla du regard tandis que la Faë lui adressa un sourire en coin moqueur.

— Où sommes-nous, d'après vous ? demanda Eos en s'interposant entre eux.

— Aucune idée, répondit le chasseur.

— Espérons qu'il s'agisse de l'endroit où se trouve ta femelle, ajouta Noah.

Eos l'espérait aussi.

— J'imagine qu'il n'y a qu'un moyen de le savoir.

Il se dirigea vers la porte et l'entrouvrit. Les murs et le sol étaient exactement les mêmes que ceux de la chambre de la goule. Une rangée de lumières éclairait le couloir vide. Eos avait l'impression de se trouver dans un hôpital. Après s'être assuré que la voie était libre, il s'engagea dans le couloir, laissant son démon le guider. Ce dernier choisit le couloir de gauche.

Pendant ce qu'il ressemblait à une éternité, ils ne rencontrèrent personne. Les portes se trouvant sur leur gauche et leur droite donnaient sur des chambres semblables à celles de la goule, mais vides. Eos se demanda qui pouvait bien y vivre. Puis, la réponse s'immisça dans son esprit : les démons au service de Knox.

Subitement, des cris résonnèrent dans les couloirs. Eos jeta un coup d'œil à Noah et Alex qui acquiesçaient. Les cris semblaient provenir de l'étage inférieur. Sans bruit, ils longèrent le couloir en direction des bruits. Jute à côté de l'ascenseur se trouvait une cage d'escalier ; ils la prirent.

Les cris devinrent de plus en plus fort au fur et à mesure qu'ils s'en rapprochèrent. Eos connaissait ces cris, il les avait entendus maintes fois lorsqu'il se trouvait en Enfer. C'était des cris engendrés par la torture.

Arrivé devant la porte, Noah posa une main sur son épaule et celle du chasseur. Ce dernier fronça les sourcils tandis qu'ils s'engagèrent dans le couloir. Noah utilisa son pouvoir et les enveloppa dans un cocon d'ombres et de ténèbres. Rares étaient les fois où Eos avait été enveloppé dans le pouvoir de Noah mais il n'avait jamais aimé ça. C'était froid et les sons étaient étouffés.

Eos comprit qu'ils se trouvaient dans un laboratoire alors qu'ils passaient devant une large vitre derrière laquelle se trouvait une table d'opération ainsi que tout ce que l'on pouvait trouver dans un bloc opératoire. Les cris se trouvaient juste à côté. Même s'il avait longtemps vécu, cela ne voulait pas dire qu'il était d'accord avec certaines pratiques. Et la torture en était une.

Non, pas de la torture, pensa-t-il en grinçant des dents tandis qu'ils s'arrêtèrent devant la deuxième vitre.

De la vivisection.