LES SEIGNEURS DE GUERRE, Tome 2 : Le Guerrier Solitaire (À corriger)

CHAPITRE 5

La torture.

Les mots d'Eos ne cessèrent de résonner dans sa tête alors qu'elle avait accepté à contrecœur de prendre une douche. Du moins, c'était ce qu'elle le laissait croire alors qu'elle fit couler la douche. Aucune chance qu'elle se déshabille alors qu'un inconnu se trouvait de l'autre côté de cette porte.

Il faut que l'on sorte d'ici, dit Zelda.

Tient, tient, quelqu'un était de retour manifestement, pensa Théa avec amertume. Cette sale lâche n'avait pas hésité à la laisser tomber quand elle avait le plus besoin d'elle et revenait comme une fleur.

Et je suis supposée faire ça comment ? demanda-t-elle mentalement.

Auparavant, elle se serait traitée de folle pour se parler mentalement. Maintenant, Théa trouvait ça normale.

Fenêtre.

Génial. Elle allait donc devoir passer par la fenêtre. Elle ne l'avait pas fait depuis... un moment. Et même si elle se trouvait au deuxième étage, Théa était sceptique à l'idée de sauter. Elle n'aimait pas se faire mal. Comme à peu près beaucoup de gens. Simplement, contrairement à la majorité des gens, lorsque Théa se faisait mal, Zelda avait du mal à... se contrôler. C'était bien la dernière chose que Théa souhaitait. Elle ne voulait pas avoir d'atroces migraines ni des pulsions qui l'obligeaient à faire... certaines choses.

Je n'ai pas vu de fenêtre, dit-elle à Zelda.

Elle crut vaguement sentir Zelda grogner.

Chambre.

Bien sûr... Il fallait qu'il y ait une chambre.

Prudemment, Théa ouvrit la porte avant de jurer in petto. Comme par hasard, elle grinçait. Elle serra les dents quand la porte grinça de plus belle au fur et à mesure qu'elle l'ouvrit. Théa avait l'impression que le monde entier était contre elle. Ne pouvait-elle tout simplement pas vivre sa vie sans que le karma ne vienne foutre sa merde ? Ne pouvait-elle tout simplement pas vivre sa vie sans que des montagnes ou des mannequins ne viennent s'immiscer dans sa vie ?

Alors que la porte fut assez large pour qu'elle puisse passer, Théa sortit d'abord sa tête. Personne. Précautionneusement, Théa s'engagea dans le couloir. Heureusement que la fameuse chambre se trouvait juste en face et que la porte était grande ouverte. Elle se faufila à travers et ferma la porte en douceur.

La chambre était pourvue d'un lit à deux places qui semblait douillet et très tentant. Malheureusement, Théa dût mettre de côté cet envie ; même si elle n'avait pas dormi dans un lit depuis... un moment. À mi-chemin, Théa se figea alors qu'elle entendit des pas. Elle prit soin de ne plus faire de bruits et écouta. Elle l'avait déjà fait, des années plus tôt lorsque ce fut nécessaire. Elle n'était pas à proprement parler une experte mais elle savait bien devenir une ombre lorsqu'il le fallait.

Finalement, lorsque le silence revint, elle s'approcha doucement de la fenêtre en priant pour que celle-ci ne soit pas verrouiller ou impossible à ouvrir. Elle lâcha un soupir quand elle vit qu'elle s'ouvrit aussi facilement qu'elle glissa sur le côté. Un nœud se forma dans sa gorge alors qu'elle passa la tête et observa le sol. Elle n'avait pas le vertige, bien au contraire, elle aimait les hauteurs. Mais pour une certaine raison, elle n'aimait pas sauter ; même s'il n'y avait pas beaucoup de distance. Sautiller aussi. Elle n'avait jamais compris pourquoi et ne le comprendrait probablement jamais.

Une rafale de vent fit lever ses cheveux et s'infiltra dans la chambre. Théa passa une jambe et assit sur le rebord de la fenêtre. L'étage n'était pas aussi haut qu'elle l'avait imaginé mais pour quelqu'un qui haïssait se blesser, ça l'était. Malheureusement, il n'y avait ni benne à ordure comme la première fois qu'elle avait sauté d'un étage, ni voiture sur laquelle atterrir. Ça, par contre, ça ne lui était jamais arrivé mais d'après les films qu'elle avait vus, ça ne semblait pas faire aussi mal. D'accord, les films mentaient constamment mais ça valait toujours la peine d'essayer.