Revanche 1

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J'étais de retour dans le pré des satyres et des nymphes. Personne n'était là. Moi, j'étais assise à même le sol et je regardais la mer dans son ensemble.
Un sentiment de solitude s'empara de moi lentement quand je réalisais que personne, ne viendrait me sauver. Personne ne se préoccupait de mes sentiments. Pour les satyres et les nymphes, je ressemble à leur dieu Pan. Je suis ce qui ce rapproche le plus de lui. Pour les sang mêlé, je ne suis qu'un simple objet de discussion ou de crainte.
Et pour les dieux, ah n'en parlons même pas !
Je suis l'objet d'une soi disante « prophétie », et si je meurs, ils meurs. Ils sont inquiet pour leur survie.
Les dieux sont pitoyables et si prévisible.
Je baissai les yeux et regardais la terre envahi par l'herbe. Je déglutis en repensant à ma « première mort ». Ce jour là, avait été si insupportable, que je n'avais pas su résister à l'appel de la mort. Tout me paraissais plus agréable que ça.
Mais maintenant, je regrettai ce temps là. A cet époque, tout était tellement plus simple. J'étais une véritable humaine, avec un seul problème : les autres.
Maintenant, j'ai des tas de problèmes. A commencer par ma propre identité.
Je soupirai. Parfois, je me laissais aller aux rêve de bras chaud et protecteur qui m'entoure et me rassure. Je repensai aussitôt a cet homme. Il était sage, bon et si simple. Il ne se préoccupait pas de ses frères et sœurs. Seuls lui importaient le bien de la nature.
A peine il m'avait vu, qu'il m'avait raconté des choses. Des choses que j'avais oublier à l'époque.
« - Le bonheur ne réside pas dans l'amour ou dans l'amitié, l'entendis je au fond de moi. Il réside dans notre capacité à vivre et à profiter des simples choses. Tu es mise à l'écart, certes, mais n'oublie jamais qui tu es et ce que tu veux être. N'oublie pas, que ton pouvoir viens de ta bonté. Sois bonne envers les autres, n'attend rien d'eux, car eux ne te donneront rien. Mais un jour, tu réaliseras que ton monde, est à l'opposé de la réalité. Mais, c'est ton monde, qui sauvera celui ci. »
Je n'ai jamais compris le sens de ces paroles. Jamais. Et je continue toujours à m'interroger dessus. Mais aujourd'hui, je n'avais pas envie de m'interroger. Je réalisais juste, que malgré tout le temps qui est passé, il me manquait toujours autant.
Je voulais encore entendre son rire, je voudrais revoir son sourire, et admirer son regard pétillant de malice. Malheureusement, c'est impossible. Plus jamais il ne reviendra. Les hommes l'ont tués.
A peine ai je pensé ça, que la haine s'empara de moi. Je ressassai tout ce qui m'était arrivé depuis ma naissance.
Tous ces malheurs qui se sont étalés tout au long de ma vie. Toutes mes craintes et peine sont remontés à la surface. Ma vielle douleur est réapparu. Et avec elle, mes poumons cessèrent d'aspirer de l'air. Je n'arrivais plus à respirer.
Je me pris la tête à deux mains. Les souvenirs revenaient en masse, reclassant tout mes pires souvenirs et me remémorant chaque crasse que l'on m'a faite.
Je me levai difficilement. La haine progressant de plus en plus vite dans ma tête. Ma tête tournait à cause du manque d'air. Et mes poumons commençaient à prendre feu. Mais ma haine ne cessa pas d'augmenter.
Et maintenant, les dieux eux mêmes m'ont enfermé dans cette foutue colonie ?! A cause d'eux, j'ai perdu ce qu'il me restait. Ma liberté !
Ils me l'ont prise ! Ils me l'ont arraché !
La douleur dans mon ventre apparut alors, plus puissante que jamais. Je me pliais en deux, et grimaçais. Je sentis alors la magie se soulever en moi avec ma haine. Ma gorge se bloqua et l'air devint inexistant.
Je n'en pouvais plus. J'avais suffisamment enduré les caprices des dieux. Il est temps pour moi de reprendre ce qui m'appartient !
Aussitôt, ma magie explosa et une ribambelle de couleur m'entoura avec hargne. J'entendais au loin plusieurs cris ainsi que des bruits de pas.
Mais ma douleur était à son maximum. Ils ne pouvaient plus rien faire. La douleur dans mon ventre grandit encore. Je sentis mon estomac se contractait douloureusement. Le manque d'air me fit tourner la tête. J'hoquetai de douleur, et soudain...
Je ne vis plus rien. A part le néant.

Moi et les dieuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant