Roland se tourne en direction de Valéry et le regarde. Les rayons du soleil s'imposent derrière les cheveux d'ébène du jeune homme et embellissent ses joues nacrées. Son regard royal défit la lumière et ses paupière se plissent à ce combat bestial ; faisant office de résistance. La lumière caresse chaque parcelle de ses pupilles et embrume la moitié de son visage. Le gris de ses yeux est adouci par la douce brise hivernale qui les fait resplendir, brillant avec délice. Puis Valéry ferme son regard et s'amuse à ressentir le vent froid sur sa peau. Il révèle un léger sourire sincère. Ses cheveux sont balayés avec violence, sans promontoire.
- Beau à en mourir, n'est-ce pas ? Moque Valéry avant d'appuyer sa question d'un clin d'œil.
Roland sursaute, remarquant que Valéry s'était lui aussi mis à le reluquer.
- Ce n'est pas ce à quoi je pensais.
- Et à quoi pensais-tu alors ?
- Au soleil magnifique qui se dresse derrière toi.
Valéry détourne son regard de Roland et fait face au soleil.
- Et rien d'autre ? S'enquiert-il sans quitter la lumière des yeux.
- Si, j'ai froid.
Valéry s'étonne de la réponse. Il surprend un rire joueur de la part du garçon.
- Tu te moques ?
- Du tout.
- Pourtant tu ris !
- Je ne ris pas de toi.
- Alors de quoi d'autre si ce n'est pas de moi ?
- Le vent me chatouille.
Valéry élève son sourcil gauche et dévisage Roland.
- Rentrons, avant que l'un de nous n'attrape froid.
Les deux jeunes hommes quittent le bâtiment sans émettre un bruit et marchent le long des rues pavées. Ils arborent un sourire timide.
- Merci de m'avoir emmené là-bas, Valéry.
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Le miroir des siècles
General FictionAlors que certains reçoivent des caresses, d'autres sont atteints par la main d'une brute. Isolé du reste de Paris, seul dans une chambre, Valéry guette l'instant où sa vie serait prête à lui offrir un temps d'allégresse. Mais lorsqu'il se perd à r...