Gemini Poppy

IX. Bons vœux (2/3) - réécrit

 Dans la file, attendant leur tour pour la précieuse coupe de cocktail, Millie et Liam en profitèrent pour parler avec d'autres élèves.

– Vous êtes de quelle institution ? demanda le jeune Poppy à deux jumelles blondes.

– Saint-Augustin. C'est pour ça qu'on est tous habillés comme ça, répondit celle avec une natte indienne.

Effectivement, ils remarquèrent qu'une bonne partie des élèves étaient vêtus dans les tons bleu-marine.

– Elle se trouve où ? demanda Millie, curieuse.

– Derrière la serrurerie Toitmire, après le boulevard des dragons.

Les Poppy voyaient très bien de quel endroit elle parlait. Millie était même passée à côté en se rendant à la Préfecture.

– Vraiment ? Ça semble si petit.

– Et vous, alors ? Comment votre institution peut-elle tenir dans cette vieille auberge ? répliqua l'autre aux cheveux courts.

Après un instant de réflexion, Millie et Liam se regardèrent.

– Je n'avais jamais pensé à ça...

Effectivement, la Table renfermait un restaurant accessible à tous, lieu qui cachait le véritable visage de la bâtisse. Un ascenseur menait aux étages où il y avait un grand salon, la cuisine commune, des dortoirs et des salles de cours pour une quarantaine d'élèves sans compter les bureaux des professeurs. Liam comprit que la notion d'espace lui était totalement étrangère. De l'extérieur, ce que l'on voyait ne pouvait mathématiquement pas contenir toutes ces pièces.

– De la magie ! Mais par quel pouvoir ? demanda Millie à son frère.

Cela fit sourire les deux élèves de Saint-Augustin.

– On n'a eu la même réaction que vous, affirma l'adolescente avec empathie. Venez trinquer avec nous quand vous aurez votre verre.

Ils repartirent dans le salon de la rotonde.

– Liam, prends ma coupe. Je dois passer aux toilettes.

– Je te suis ! déclara Brume qui venait d'arriver vers eux.

– Je n'ai que deux mains, répondit Liam.

– Et les échos, t'en fais quoi ?

Olof avait entendu, il pointa son canapé au thon dans leur direction :

– On n'utilise pas ces dons pour de telles futilités, et surtout pas ce soir ! Je vais t'aider, Liam.

Les garçons s'éclipsèrent pendant que les filles trouvaient le chemin des toilettes derrière les vestiaires.

Le bruit des conversations multiples emplissaient la rotonde et le vestibule. En revenant des vestiaires, Millie tomba sur Léandre. Il rangeait lui-même son manteau. Elle lui sourit en passant, par pure politesse, mais il l'a retint en barrant le chemin :

– Ce bon Olof cherche à vous brider !

Sur ce, il se servit des échos pour reposer le cintre.

– Peut-être, je n'en sais rien.

Elle n'effaça pas son sourire poli mais essaya tout de même de le contourner. Léandre continua :

– Vous croyez quoi ? Que vous allez vivre dans un monde merveilleux, hors de tout danger ?

Il s'adossa au mur, bloquant toujours l'accès. Même dans cette position il restait grand. Millie pouvait toujours le contourner mais il enchaîna avant qu'elle ne réplique :